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Fuite de Bachar al-Assad : les derniers instants avant l’exil
Un rapport du Financial Times, publié ce vendredi, révèle les derniers moments du président syrien déchu, Bachar al-Assad, avant son départ pour Moscou, qui lui a accordé l’asile humanitaire. Ce rapport se base sur des entretiens avec douze personnes familières avec les mouvements de la famille et la fuite d’Assad.
Les derniers instants à Damas
Le rapport indique qu’à la veille de la prise de contrôle de Damas par les factions d’opposition, Bachar al-Assad a monté dans un véhicule blindé militaire russe avec son fils aîné, Hafiz, laissant derrière lui des proches et amis qui cherchaient désespérément « l’homme qui avait promis de les protéger ».
Selon le rapport, à 23 heures le 7 décembre, lors de leur passage devant sa maison dans le quartier de Malki, les anciens compagnons d’Assad ont trouvé des points de contrôle abandonnés et des bâtiments vides, tandis que des uniformes militaires gisaient dans les rues.
Les sources ont précisé qu’à minuit, Assad et son fils étaient déjà en route vers la base de Hmeimim en province de Lattaquié, sur la mer Méditerranée.
Ordres de destruction
Les sources ont confirmé qu’Assad n’a ordonné au militaire de se rendre qu’après avoir quitté Damas. Il a aussi donné des instructions pour brûler des bureaux et des documents. Un informateur a déclaré au Financial Times que la Russie avait retenu Assad et son fils à la base de Hmeimim jusqu’à 4 heures du matin, le 8 décembre, avant de leur permettre de se rendre à Moscou.
La fille d’Assad, Zain, les rejoignit à Moscou après avoir quitté les Émirats où elle étudiait à l’Université de la Sorbonne à Abou Dhabi, selon une source proche de la famille. Ainsi, la famille en fuite se retrouva avec Asma al-Assad, qui se trouvait à Moscou pour un traitement contre le cancer avec ses parents, Fawaz al-Akhras, sous sanctions de la trésorerie américaine.
Priorité aux richesses
Assad était accompagné de deux de ses alliés financiers, Yasser Ibrahim, un homme d’affaires, et Mansour Azzam, ancien ministre chargé de la présidence, selon des sources proches rapportées par le Financial Times. Le choix des compagnons de fuite d’Assad montre que « la priorité était sa richesse et non sa famille ». En effet, ses proches ont fui individuellement, se dirigeant vers le Liban, l’Irak, les Émirats ou l’Europe, certains se cachant dans l’ambassade russe à Damas après avoir appris la fuite d’Assad, qui avait promis jusqu’à la dernière minute de triompher.
Parmi ceux laissés derrière, on trouve son frère Maher, ancien commandant de la quatrième division, qui a fui vers l’Irak après avoir découvert la fuite de son frère.
Silence troublant
Les sources indiquent qu’Assad n’a prononcé aucune parole aux personnes qu’il avait promis de protéger, laissant de nombreux anciens alliés dans un état de choc et de colère. Il n’a même pas pris le temps d’avertir ses proches, y compris ses cousins, frères, et la famille de sa femme.
Quatre jours avant de quitter Damas, le président déchu était de plus en plus désespéré, allant jusqu’à dire à la Russie qu’il était prêt à rencontrer l’opposition politique à Genève pour des pourparlers, mais il semble que la Russie n’ait pas été intéressée, selon le Financial Times.
Il est peu probable que la Russie livre le président syrien déchu pour qu’il soit jugé après son règne sanglant en Syrie, et il est prévu qu’il passe sa vie en fuite à Moscou.