Home ActualitéL’intelligence fascinante des céphalopodes : un nouveau défi éthique

L’intelligence fascinante des céphalopodes : un nouveau défi éthique

by Sara
France

Les céphalopodes, incluant les seiches, les pieuvres et les calmars, sont des créatures marines à la fois fascinantes et mystérieuses. Leur intelligence soulève de nombreuses questions éthiques, notamment en ce qui concerne leur traitement en captivité et en aquaculture.

Une intelligence surprenante

Un exemple poignant est celui de « Squirt », une seiche dont la précision était telle que quiconque tentait de l’attraper pour l’étudier risquait de se faire mouiller. Les céphalopodes, souvent perçus comme des animaux simples, présentent des comportements qui témoignent d’une intelligence complexe. Les recherches actuelles commencent à révéler leurs capacités cognitives, incitant à réfléchir à la manière dont nous les traitons.

Un appel à l’action

Les chercheurs appellent à des pratiques plus éthiques dans le traitement des céphalopodes, en particulier avec l’interdiction de l’élevage de pieuvres adoptée par l’État de Californie et Washington, effet en 2024. Hawaï envisage également des mesures similaires, et une proposition de loi interdisant l’importation de viande de pieuvre d’élevage a été introduite au Congrès.

Les critiques de l’élevage des pieuvres soulèvent des inquiétudes quant aux déchets, aux antibiotiques et aux pathogènes provenant des installations aquacoles. Cependant, l’intelligence des céphalopodes est au centre du débat : sont-ils plus intelligents que d’autres animaux déjà élevés pour la consommation ?

Un groupe diversifié

Les céphalopodes englobent une vaste gamme de mollusques, allant des calmars qui mesurent quelques millimètres aux gigantesques calmars qui atteignent 12 mètres de long et pèsent plus de 450 kg. Leur mode de vie varie : certains se cachent dans l’obscurité abyssale, tandis que d’autres vivent en société dans des récifs coralliens ensoleillés.

Mesurer l’intelligence

Mesurer l’intelligence des céphalopodes est un défi. Traditionnellement, les chercheurs se sont concentrés sur des comparaisons avec les humains, ignorant les capacités uniques des céphalopodes. Une méthode consiste à examiner le rapport entre la taille du cerveau et celle du corps. Par exemple, la pieuvre commune (*Octopus vulgaris*) possède environ 500 millions de neurones, ce qui est relativement élevé par rapport à sa taille.

Un comportement impressionnant

Les céphalopodes démontrent des comportements complexes, tels que le camouflage visuel. Ils peuvent ouvrir et fermer des sacs de pigments sous leur peau pour se fondre dans leur environnement. De plus, certaines espèces ont montré leur capacité à apprendre et à mémoriser des informations de manière comparable aux vertébrés. Une étude a révélé que de nombreuses seiches préféraient attendre une proie plus savoureuse plutôt que de se contenter d’une option moins attrayante mais immédiate.

Vers une meilleure protection des céphalopodes

Avec ces nouvelles connaissances sur leur intelligence et leur bien-être, il devient crucial d’établir des réglementations pour assurer un traitement éthique des céphalopodes. Bien que les réglementations actuelles concernent principalement les vertébrés, des lignes directrices commencent à émerger pour la recherche sur les céphalopodes. L’Union Européenne a déjà introduit des considérations éthiques pour leur utilisation en recherche.

La compréhension des cerveaux « alien » des pieuvres et de leurs proches demeure une fascination qui nous pousse à réfléchir sur l’intelligence animale dans son ensemble. Déterminer quels critères méritent une considération morale pourrait influencer notre traitement non seulement des céphalopodes, mais aussi des rongeurs, des oiseaux et des poissons qui partagent notre environnement.

Illustrations des céphalopodes

Une seiche commune (*Sepia officinalis*) dans le parc naturel d'Arrábida au Portugal.

Une seiche commune (*Sepia officinalis*) dans le parc naturel d’Arrábida au Portugal.

Une pieuvre des profondeurs examine le bras manipulateur du sous-marin de recherche ALVIN.

Une pieuvre des profondeurs examine le bras manipulateur du sous-marin de recherche ALVIN.

Céphalopodes | Bien-être Animal | Intelligence | Recherche | Éthique | France

You may also like

Leave a Comment