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Bilal Hassani, musicien, youtubeur, acteur et icône LGBT+, est à l’affiche du film d’Alexis Langlois, *Les Reines du Drame*, un film exubérant et « camp ». Il montrera un autre visage dans un piano-voix intimiste à L’HYPER WEEK END FESTIVAL le 26 janvier 2025. L’occasion de réfléchir avec lui à nos « moi » multiples.
L’édito de Charles Pépin
J’aimerais ce matin vous raconter l’histoire d’un homme étrange, comme ils disent… C’est l’histoire d’un homme qui rêve qu’il est un roi et grâce à son rêve, à sa liberté, à sa légèreté, à sa profondeur, tant d’autres que lui se rapprochent de leur royauté, se saisissent de leur couronne et se mettent à danser avec lui, à chanter en défilant dans la rue. Ce sont les nouveaux charriots de feu et dans ce royaume-là, la tristesse se change en joie, et la honte en fierté.
Il balance volontiers sa couronne pour apparaître perruqué comme les rois d’antan… Qu’est-ce qui lui plaît tant dans toutes ces perruques ? Est-ce d’apparaître comme un autre ou de se révéler soudain à soi ? Est-ce de jouer à être roi pour le devenir vraiment ou simplement de jouer car au fond rien n’est grave ?
Un parcours audacieux
A force de se rêver roi, il s’est retrouvé à représenter le royaume de France à l’Eurovision, ce qui n’a pas plu à tout le monde. Tous les rageux de France se sont levés, les *haters* de toutes régions se sont unis dans une même détestation pour déverser leurs torrents de haine. Mais lui, la haine, ce n’est pas trop son truc. Le ressentiment, les passions tristes, il les laisse aux autres.
Entre deux chansons, entre deux tours de danse, perruqué et costumé, il ose demander : votre haine, au fond, n’est-ce pas un peu de l’amour ? Que vous aimez un peu trop ? Que vous êtes un peu trop *fans* ?
Une représentation de l’esprit français
Aimer trop, il connaît. L’outrance est peut-être chez lui une forme de pudeur, l’extravagance comme une délicatesse. Dans son sens de la posture, il représente quelque chose de l’esprit français : le sérieux des revendications, mais sans esprit de sérieux, l’amour de la liberté et des différences, sans tomber dans la crispation identitaire.
C’est cette liberté qui lui permet de faire un duo avec un rappeur viriliste à peine guéri de son homophobie, ou de casser les codes en plein prime time de *Danse avec les stars*.
À l’affiche et en musique
Vous l’avez reconnu, je crois, sous sa perruque et sa couronne : Bilal Hassani est avec nous ce matin, à l’affiche des *Reines du Drame* dans son premier grand rôle au cinéma, un rôle à contre-emploi, celui d’une vipère méchante. Il vient également nous parler de son dernier album *Glitter Sleaze Utopia* et ensemble, nous allons réfléchir à cette question : qu’est-ce qui nous rend vraiment fiers ? Être fier, est-ce nécessairement être fier de soi ?
Programmation musicale
- Bilal Hassani – Souvenirs d’un été – 2024
- Chappelle Roan – Goodluck babe ! – 2024