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La procréation assistée gratuite : un tournant pour l’Italie

par Sara
Italie

Vingt ans après l’introduction de la loi 40, la procréation médicalement assistée (PMA) fait son entrée dans les niveaux essentiels de santé (LEA) en Italie. Ce changement représente une avancée significative tant sur le plan symbolique que pratique.

Les nouveaux LEA

Les niveaux essentiels d’assistance (LEA) constituent le socle minimal des services de santé, c’est-à-dire les prestations que toutes les régions sont tenues de fournir à leurs citoyens, gratuitement ou moyennant un ticket modérateur. Jusqu’au 31 décembre de l’année dernière, la fécondation homologue et la fécondation hétérologue (légalisée en Italie suite à un arrêt de la Cour constitutionnelle en 2014) n’étaient pas incluses dans cette liste. Depuis le 1er janvier, elles y figurent désormais, accompagnées d’autres prestations telles que la consultation génétique, l’adrothérapie, et diverses interventions pour les maladies rares.

Données sur la PMA

Environ 80 000 couples affrontent la PMA chaque année, et bien plus sont écartés avant d’atteindre les plus de 100 000 cycles de traitement. En 2022, 16 718 enfants sont nés grâce à la procréation assistée, ce qui représente 4,2 % du total des naissances. De plus, les couples pourront demander cette prestation auprès de leur région, en ne payant qu’un ticket qui variera de 100 à 300 euros selon les traitements. Auparavant, beaucoup devaient assumer des coûts allant de 5 000 euros et plus, sauf s’ils résidaient dans une région ayant décidé de rembourser la PMA. Le nombre de régions offrant cette couverture a augmenté avec le temps, incluant la Toscane, l’Émilie-Romagne, la Lombardie, le Vénétie, et d’autres.

Nouvelles régulations

Les LEA stipulent que les couples dont la femme a jusqu’à 46 ans peuvent accéder au traitement de PMA, avec un maximum de six tentatives. Les remboursements prévus pour les établissements privés sont de 2 700 euros pour la fécondation homologue et de 3 000 euros pour la fécondation hétérologue, des montants jugés trop faibles. Le service public dans ce domaine reste très fragile, ce qui pourrait poser problème lors de l’application des nouveaux LEA. Selon l’Istituto Superiore di Sanità, sur 190 structures actives en Italie, seules 66 sont publiques, 17 conventionnées et 107 privées.

Augmentation des procédures

L’intégration dans les LEA oblige donc les régions à mettre en place de nouveaux services. Par exemple, la Puglia financera les soins pour ceux qui se tourneront vers des centres privés tout en organisant des centres publics. Dans le Lazio, Luca Mencaglia, coordinateur de la réseau PMA, explique qu’ils ouvriront cinq centres publics et qu’ils sont ouverts aux offres des privés, pour également accueillir les patients venant de l’extérieur de la région. Jusqu’à présent, environ 30 % des cycles étaient réalisés par des citoyens se déplaçant d’une région à une autre. Mencaglia souligne que ce nombre va augmenter, puisque les régions seront tenues de rembourser même les traitements réalisés ailleurs. De plus, le nombre total de cycles augmentera, car ceux qui ne pouvaient pas se permettre ces soins bénéficieront désormais de la couverture du service de santé national.

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