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Une situation alarmante se dessine en Iran, où le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a signalé qu’au moins 901 personnes auraient été exécutées en 2024. Parmi ces condamnés, 31 étaient des femmes, un chiffre record depuis 2008. Ce constat a été fait lors d’une conférence de presse, où Türk a exprimé sa profonde préoccupation face à cette tendance inquiétante.
Une hausse inquiétante des exécutions
Le Haut-Commissaire a déploré que le nombre d’exécutions en Iran augmente de façon continue, notant que 853 personnes avaient été exécutées en 2023. En décembre dernier, une quarantaine d’exécutions ont eu lieu en une seule semaine. Selon les déclarations de Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat, les chiffres proviennent d’organisations de défense des droits de l’homme jugées fiables, telles que HRANA, Hengaw et Iran Human Rights. La majorité des exécutions de cette année ont été liées à des infractions droguées, mais des dissidents et des personnes associées aux manifestations de 2022-2023 ont également été exécutés.
Le qisas et l’augmentation des exécutions féminines
Le rapport souligne également une hausse préoccupante du nombre de femmes exécutées en Iran, atteignant au moins 31 en 2024. Cela représente un record depuis que l’Iran Human Rights a commencé à surveiller la peine de mort en 2008. De nombreuses femmes exécutées étaient des victimes de violences domestiques ou d’abus sexuels, souvent poussées à des actes désespérés.
Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains rapportent que l’Iran est le pays qui exécute le plus de personnes après la Chine, pour laquelle les chiffres restent inaccessibles. La loi du talion, appelée qisas, stipule qu’un meurtre doit être « payé » par la perte d’une autre vie, sauf si la famille de la victime choisit d’accorder son pardon ou d’accepter une compensation.
Appel de l’ONU à un moratoire sur la peine de mort
Volker Türk a réaffirmé l’opposition de l’ONU à la peine de mort dans toutes les circonstances, la qualifiant d’incompatible avec le droit à la vie. Il a exprimé des préoccupations quant aux risques d’exécutions d’innocents et a souligné que la peine de mort ne devrait jamais être appliquée pour des comportements protégés par les droits humains internationaux.
Le Haut-Commissaire a exhorté l’Iran à suspendre toutes les exécutions et à instaurer un moratoire dans l’optique d’une éventuelle abolition. Actuellement, environ 170 États ont aboli la peine de mort ou mis en place un moratoire, selon l’ONU.