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Examen du Bac au Soudan : Les impacts de la guerre sur l’éducation
Cette année, l’organisation des examens de la certification sudanaise (baccalauréat) a suscité un large débat en raison de la situation sécuritaire dégradée et de la guerre continue au Soudan depuis avril 2023, qui affecte de vastes zones du pays.
En conséquence, les examens se déroulent dans des zones sécurisées sous le contrôle de l’armée, tandis que de nombreuses régions, notamment celles où sont déployées les Forces de soutien rapide, échouent à tenir ces épreuves. Des localités comme le Darfour, l’île et Khartoum ont vu un grand nombre d’élèves privés de la possibilité de passer leurs examens, représentant environ 30 % du total des candidats inscrits avant le début du conflit, selon les estimations du ministère de l’Éducation.
Des avis divergents sur la tenue des examens
Ce contexte a entraîné un amalgame d’opinions publiques sur la tenue des examens en temps de guerre. Les opposants soutiennent que cette situation constitue une forme de discrimination et d’inégalité d’accès aux examens. Ils craignent également pour la qualité et l’équité des épreuves, soulignant que les conditions de préparation pour les élèves ne sont pas adéquates, et que leur accès aux centres d’examen les expose à des risques sécuritaires. De plus, il est suggéré que les examens pourraient devenir un outil renforçant la réalité de la guerre.
Face à ces préoccupations, certaines organisations syndicales ont appelé à reporter les examens jusqu’à ce que des conditions sécuritaires plus favorables soient établies. Des voix se sont également élevées pour demander aux forces armées et aux Forces de soutien rapide de suspendre les combats durant la période des examens afin d’assurer la sécurité des élèves.
Le paysage éducatif en temps de guerre
La présente situation met en lumière un aspect souvent négligé dans les discussions sur les conflits armés : l’absence d’une réflexion professionnelle sur les enjeux éducatifs durant les périodes de crise. Bien qu’il soit essentiel de continuer l’éducation malgré les conflits, cette question est souvent écartée par les politiciens et les décideurs.
Le débat autour de l’éducation durant la guerre ne devrait pas se limiter à des slogans comme « Pas d’éducation en temps de crise », qui cherchent à mobiliser l’opinion publique sans offrir de solutions concrètes. Il est crucial de remodeler la stratégie éducative pour qu’elle soit adaptée aux réalités du Soudan, où l’éducation devrait être perçue comme un droit humain fondamental, même en période de guerre.
Les défis éducatifs au Soudan
La guerre actuelle a mis en exergue le besoin urgent d’une réforme structurelle de l’éducation au Soudan. Les défis rencontrés par les élèves dans un contexte de conflit soulignent l’importance de garantir le droit à l’éducation et d’assurer la qualité de l’enseignement. Il est fondamental que les systèmes éducatifs s’adaptent aux circonstances extraordinaires, un défi que le pays doit relever avec sérieux.
Le ministère de l’Éducation a annoncé que les examens de la certification sudanaise débuteront le 28 décembre 2024, bien que ces examens aient été initialement prévus pour le 10 juin 2023. Cette annonce, bien que tardive, représente une étape significative pour maintenir le service éducatif dans un contexte de guerre, sans laisser les conséquences du conflit anéantir l’espoir des générations futures.
Le rôle de l’éducation dans la paix et la reconstruction
Les examens de la certification sudanaise, qui se termineront le 9 janvier 2025, invitent à réfléchir sur l’héritage éducatif du pays et sur la nécessité d’adapter l’éducation aux défis actuels. L’éducation doit jouer un rôle crucial dans la construction de la paix et la reconstruction du pays, tout en étant un outil de changement social et d’émancipation.
Pour cela, il est impératif d’encourager un dialogue inclusif sur les politiques éducatives qui tiennent compte des réalités du terrain, et de mettre en place des programmes d’éducation qui répondent aux besoins des élèves en temps de guerre.