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Un homme de 62 ans a été condamné mercredi 15 janvier 2025 par la cour d’assises de Colmar (Haut-Rhin) à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir tué sa femme à coups de couteau et blessé sa belle-mère ainsi que sa fille en octobre 2021. Cette décision est en accord avec les réquisitions de l’avocate générale.
Les faits du féminicide
Nedzat Kasumi, âgé de 62 ans, a été déclaré coupable d’avoir porté des dizaines de coups de couteau à sa femme, sa belle-mère et sa fille lors d’un incident tragique survenu le 10 octobre 2021 à Mulhouse, entraînant la mort de sa femme trois jours plus tard.
La cour a souligné que la peine prononcée est conforme aux attentes de l’avocate générale, Amandine Doat, qui a souhaité que les autres membres de la famille soient libérés de leur culpabilité et que l’on reconnaisse l’unique responsabilité de l’accusé dans cette affaire.
La responsabilité pénale remise en question
Lors des débats, la question de la responsabilité pénale de Nedzat Kasumi a été centrale. Originaire de Macédoine et vivant en France depuis 26 ans, il a tenu des propos dégradants envers sa femme, la qualifiant de « pute » et accusant sa belle-sœur d’avoir manipulé sa femme pour qu’elle le quitte.
Les experts psychiatres ont divergé sur son état mental, un seul estimant qu’il était irresponsable pénalement, tandis que les autres affirmaient qu’il était conscient de ses actes, motivé par une colère profonde liée à des sentiments d’abandon et de perte de contrôle sur sa vie.
Un contexte de violence domestique
Amandine Doat a décrit la montée des violences exercées par le mari sur son épouse, culminant dans la « chosification » de cette dernière. Elle a souligné le fait que, dans l’esprit de l’accusé, sa femme était perçue comme la putain, sa belle-sœur comme la traîtresse et sa fille comme une source d’argent.
La procureure a également mis en avant l’intention de tuer ainsi que la préméditation dans les actions de l’accusé, qui a même tenté de minimiser son acte en le qualifiant d’accident concernant sa fille, blessée lors de l’attaque.
Les conséquences tragiques
Géraldine Lanaerts, avocate des parties civiles, a mis en lumière la tragédie de la vie de Nurija, la victime. Mariée à 12 ans et devenue mère dès l’année suivante, sa vie a été brutalement interrompue par les coups de son propre mari. Sa fille, également blessée, porte le poids de cette violence familiale.
Isabelle Deck, avocate de l’accusé, a reconnu que son client était conscient de ses actes, tout en décrivant un homme marqué par une enfance difficile, dont la peur de l’abandon aurait pu déclencher une rage destructrice ce jour-là.