Home ActualitéLes artistes pop néerlandais sous-payés : une situation alarmante

Les artistes pop néerlandais sous-payés : une situation alarmante

by Sara
Pays-Bas

Une étude récente de l’Université Erasmus révèle que les artistes pop néerlandais, en particulier les musiciens émergents, sont régulièrement sous-payés pour leurs prestations. De nombreux artistes sont même contraints de débourser de leur propre poche pour participer à des concerts. Ce constat alarmant a été soutenu par des musiciens, des organisateurs de spectacles et des responsables de salles qui ont participé à l’initiative « Fair Pop Pilot ».

Des paiements insuffisants

Au cours de l’automne dernier, une étude a été menée pendant plusieurs mois auprès de musiciens se produisant dans huit salles de concert, qui ont été rémunérés selon le principe de la « rémunération équitable ». Ce principe, établi par l’industrie musicale, est aligné sur le salaire minimum ou un revenu modal. La rémunération dépend de la phase de carrière de l’artiste.

Coûts élevés des salles

Pour garantir une rémunération juste, une augmentation de 35 % de la cachet des artistes était nécessaire pour tous ceux participant à l’étude, et dans certains cas, cela a atteint 72 %. Rita Zipora, présidente de l’étude et membre du comité de BAM! Popauteurs, souligne que les frais liés aux salles de concert ont considérablement augmenté, notamment en raison des coûts liés à la technologie, au personnel et à la sécurité, tandis que le budget de programmation est resté stagné.

Des artistes en difficulté

Rita Zipora précise que tous les musiciens n’ont pas été inclus dans l’étude. « Les véritables débutants et les grandes têtes d’affiche en ont été exclus. Nous avons fait la distinction entre deux catégories. Les artistes de la phase 1 ont un certain parcours et un entourage, tandis que ceux de la phase 2 ont déjà une base de fans significative et réussissent à remplir de petites salles. Dans les deux catégories, beaucoup ne parviennent pas à couvrir leurs frais. »

Le témoignage de Zoë Livay

Zoë Livay, chanteuse ayant ouvert pour le groupe populaire Racoon et comptant plusieurs millions de streams sur Spotify, partage son expérience. « Jouer en live coûte cher, c’est assez inquiétant. L’été dernier, j’ai eu l’occasion de participer à plusieurs festivals, ce qui m’a ravie, mais cela a coûté cher à mon management et à moi-même. Heureusement, je m’implique dans d’autres projets comme le mannequinat et le théâtre, sinon cela n’aurait pas été viable. » Grâce au programme pilote, elle a pu jouer plusieurs concerts avec une rémunération adéquate.

Une demande de changement

L’étude a révélé que 83 % des répondants de l’industrie musicale néerlandaise estiment qu’une rémunération équitable devrait être systématiquement appliquée. Jolanda Beyer, directrice du Patronaat à Haarlem, affirme que dans les petites salles, il est difficile de payer les musiciens de manière adéquate en raison de la dépendance à la vente de boissons, qui est insuffisante dans ces espaces.

Propositions pour la rémunération équitable

Plusieurs solutions sont envisagées pour remédier à cette situation. Beyer propose l’instauration d’une petite surcharge sur le prix des billets ou la mise en place de dons volontaires de la part du public. Ces fonds pourraient être mutualisés pour soutenir les artistes. De plus, l’implication des grands artistes et des sponsors commerciaux est envisagée pour faire évoluer la situation.

Réactions des artistes

Zoë Livay soutient ces initiatives et pense qu’un public passionné de musique pourrait être disposé à payer un peu plus pour soutenir les artistes émergents. « Je souhaite que mes collègues musiciens, qui sont peut-être moins avancés dans leur carrière, puissent également en bénéficier. C’est vraiment difficile. »

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