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En janvier 1985, une nuit mémorable s’est déroulée dans les studios A&M à Los Angeles, mettant en scène environ 50 des plus grandes stars de la pop et du rock. Cette soirée a donné naissance à « We Are The World », une chanson emblématique qui a marqué l’histoire de la musique et mobilisé les fonds pour lutter contre la famine en Afrique.
Harry Belafonte et l’inspiration de Bob Geldof
Le chanteur, acteur et activiste Harry Belafonte souhaitait organiser un concert de bienfaisance pour récolter des fonds afin de lutter contre la famine en Afrique. Il a été conseillé par le manager de musique Ken Kragen de s’inspirer de Bob Geldof, qui avait récemment rassemblé des stars de la musique britannique pour le single « Do They Know It’s Christmas ? », générant ainsi des millions de dollars pour l’Éthiopie.
Le recrutement des superstars
Sous l’égide de Belafonte, Kragen a d’abord recruté ses clients, Lionel Richie et Kenny Rogers. Quincy Jones a ensuite rejoint le projet en tant qu’arrangeur et producteur. Richie devait composer le morceau avec Stevie Wonder, mais ne parvenant pas à le joindre, Jones a rapidement fait appel à Michael Jackson. Ce dernier, avec Richie, a écrit la chanson chez les parents de Jackson.
Un rassemblement de légendes musicales
Le projet, nommé plus tard « USA for Africa », a réuni un impressionnant panel de stars des années 80, dont Bruce Springsteen, Cyndi Lauper, Tina Turner, Billy Joel et Steve Perry de Journey. Ray Charles et Willie Nelson étaient parmi les artistes les plus âgés, à 54 et 51 ans respectivement, tandis que Belafonte avait 57 ans.
Une soirée sous tension
Les enregistrements ont eu lieu le soir des American Music Awards, facilitant l’arrivée des superstars au studio. Malgré les craintes que la presse ne révèle le secret, la soirée s’est déroulée sans encombre, à l’exception de quelques caméras. À 22h30, le projet ambitieux a commencé, avec des arrangements minutieux pour que chaque artiste puisse s’exprimer dans son style.
Les défis de l’enregistrement
La tension a augmenté au fil des heures, alors que 70 à 80 personnes étaient présentes, dont 47 artistes. Des discussions sur l’intégration d’une ligne en swahili ont provoqué le départ de Waylon Jennings après qu’il a réalisé que le swahili n’était pas parlé en Éthiopie. L’appel à l’action « Let’s start giving » a été proposé par Smokey Robinson, remplaçant une ligne moins percutante.
La dernière minute avec Huey Lewis
Les producteurs espéraient que Prince se joindrait à eux, mais celui-ci a décliné l’invitation, bien qu’il ait proposé un solo de guitare. Huey Lewis a alors pris son rôle, reléguant Prince à l’arrière-plan. D’autres défis, comme un Al Jarreau ayant trop bu et des bruits causés par les bijoux de Cyndi Lauper, ont également surgi. Malgré cela, Bob Dylan a réussi à enregistrer sa partie avec l’aide de Stevie Wonder, et la session s’est achevée à 8 heures du matin, laissant les participants épuisés mais soulagés.
Un succès retentissant
Le résultat a été à la hauteur des attentes : « We Are The World » est devenue l’une des singles les plus vendues de l’histoire de la musique, générant plus de 60 millions d’euros pour l’aide humanitaire en Afrique. Sorti le 3 mars, le morceau a rapidement séduit le public, se vendant à 800 000 exemplaires en seulement trois jours et atteignant la première place des charts américains pendant quatre semaines consécutives. En 1986, il a remporté deux Grammy Awards, ainsi que le titre de « Chanson de l’année » aux American Music Awards.