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Israël et la crise humanitaire à Jenin : des déplacements forcés
Le colonel à la retraite Hatem Karim Al-Falahi, expert militaire, a évoqué les implications et scénarios derrière l’obligation faite par l’armée israélienne aux habitants du camp de Jenin, situé dans le nord de la Cisjordanie occupée, de quitter leurs foyers de manière forcée.
Des questions soulevées
Selon Al-Falahi, la demande d’évacuation des maisons soulève de nombreuses interrogations. Ces zones pourraient être soumises à un contrôle israélien, ou subir une destruction systématique, ou peut-être faire partie d’un scénario préparé par l’armée israélienne.
Il a également souligné que ces scénarios dépendent de la capacité de résistance lors des confrontations avec les forces et les équipements israéliens. Il a reconnu que le camp de Jenin est considéré comme une « cible facile » pour l’armée israélienne comparé aux opérations dans la Gaza ou le long de la frontière libanaise.
La situation sur le terrain
Le gouverneur de Jenin, Kamel Abu Roub, a déclaré que l’occupation a contraint les Palestiniens à quitter leurs maisons sous la menace des armes et par la force, après les avoir terrorisés. Il a mentionné qu’un seul passage a été ouvert, obligeant les gens à passer sous des caméras pour le contrôle des empreintes et des visages, jusqu’à atteindre le rond-point Al-Awda à l’ouest du camp.
Opérations militaires en cours
Al-Falahi prévoit que l’armée israélienne progressera dans l’opération militaire actuelle en raison des différences de capacités militaires entre elle et les factions de résistance, ce qui explique le bouclage complet de la région de Jenin.
Il a expliqué que l’armée israélienne tente d’effectuer des opérations d’intrusion dans des zones spécifiques à la recherche de résistants, tout en divisant les zones comme elle le fait habituellement dans les zones urbaines ou en assiégeant les villes.
Une opération nommée « sour iron »
Le mardi dernier, l’armée israélienne a annoncé que son service de sécurité interne, le Shabak, et la garde frontière ont lancé une campagne militaire « pour contrecarrer les activités terroristes à Jenin », qu’ils ont nommée « sour iron ».
La porte-parole de l’armée israélienne, Ela Wawiya, a déclaré dans un communiqué que « l’opération sour iron dans le camp de Jenin est l’une des opérations les plus développées dans l’histoire de ses activités dans la région », notant que « les forces de sécurité se sont préparées à un travail intensif depuis un mois pour atteindre les objectifs de cette mission stratégique ».
Prévisions futures
Selon l’expert militaire, l’armée israélienne impose un blocus à la région, puis commence à avancer sur le terrain tout en grignotant des zones vers l’intérieur par le biais d’opérations militaires, de bombardements aériens, de drones, ou d’arrestations.
Il est probable que l’opération militaire israélienne ne se limite pas à Jenin, mais s’étende à d’autres zones de la Cisjordanie avec un calendrier indéfini, engendrant un resserrement important sur ces zones et une destruction massive des infrastructures.
Situation humanitaire et répression
Al-Falahi ne réfute pas la possibilité que Jenin tombe sous un contrôle israélien total et un renforcement de ce contrôle dans un avenir proche, à travers de nombreuses arrestations de ceux qui tentent de résister à la présence israélienne, ou selon les informations de renseignement disponibles.
Des maisons de Palestiniens autour du camp de Jenin ont été incendiées par les forces d’occupation, tandis que d’autres ont été transformées en rassemblements militaires. De plus, un drone israélien équipé de haut-parleurs a instauré un couvre-feu dans le camp de Jenin à partir de jeudi soir.