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Ahmed El Maghrabi : 23 ans de détention dans les prisons israéliennes
Ahmed El Maghrabi, un prisonnier palestinien et membre de la direction de mouvement de résistance islamique (Hamas), est actuellement en détention dans les prisons israéliennes. Il est également un ancien leader des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, le bras armé du mouvement de libération nationale palestinien (Fatah). À ce jour, il a passé plus de 23 ans dans ces prisons, dont presque la moitié en isolement et dans des conditions particulièrement difficiles.
En vertu d’une condamnation à 18 peines de réclusion à perpétuité pour son implication dans des activités militaires ayant entraîné la mort d’Israéliens, il a été privé de visites familiales fréquentes et n’a pas reçu les soins médicaux nécessaires pour sa santé dégradante.
Né et éduqué en exil
Ahmed Yusuf El Maghrabi est né le 24 octobre 1974 dans le camp de réfugiés d’Ain el-Hilweh au Liban. Fils aîné d’une famille originaire de la village de Al-Bureij, près de Jérusalem, il a commencé sa scolarité au Liban, puis a poursuivi ses études au Soudan avant de s’installer en Libye, où il a obtenu son baccalauréat. Il s’inscrit ensuite à l’université pour étudier la gestion, mais ses conditions de vie difficiles l’ont empêché de terminer ses études.
Dans sa jeunesse, il a rejoint le mouvement Fatah et a déménagé en Cisjordanie avec sa famille après les accords d’Oslo en 1993. Il a continué ses études en ingénierie mais a été interrompu par la mort de son frère et la répression à laquelle il a été confronté.
En décembre 2001, il épouse Hanadi Maghrabi et devient père de trois enfants. Son fils aîné est né quelques mois après son arrestation, tandis que ses jumelles sont nées par le biais de « nappes libérées » de la prison en 2013.
Un parcours de lutte
Avec le début de la seconde intifada palestinienne en 2000, Ahmed El Maghrabi s’engage activement dans la lutte nationale. Il devient leader des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa à Bethléem et participe à de nombreuses opérations militaires contre l’occupation israélienne.
Après la mort de son frère, il devient l’un des plus recherchés par l’armée israélienne et subit plusieurs tentatives d’assassinat. En mars 2002, les forces israéliennes démolissent sa maison, et après deux mois de cavale, il est arrêté le 27 mai.
Un tribunal militaire israélien le condamne à 18 peines de réclusion à perpétuité pour ses activités militaires, notamment pour avoir planifié une opération qui a coûté la vie à des Israéliens. En 2017, une nouvelle condamnation ajoute huit ans à sa peine.
Isolement et conditions de détention
Au cours de sa détention, Ahmed El Maghrabi a souffert d’un isolement prolongé, accumulant près de 11 ans d’isolement dans des cellules obscures et mal aérées, avec une sortie limitée à une heure par jour. Souvent, il était contraint de partager sa cellule avec un autre prisonnier, ce qui augmentait encore sa détresse.
Les autorités pénitentiaires ont prolongé ses périodes d’isolement sous prétexte qu’il planifiait des actions militaires. En 2012, après une grève de la faim, l’administration pénitentiaire a été contrainte de cesser ses mesures d’isolement, mais il a été réincarcéré en isolement en 2017.
Violation des droits
Les droits d’Ahmed El Maghrabi en tant que prisonnier ont été systématiquement violés. Il n’a pu voir sa famille que très rarement, sa mère n’ayant pas pu lui rendre visite pendant des années. Après 16 ans de détention, sa femme a pu le voir pour la première fois, et les rencontres avec ses enfants ont été rares et souvent derrière un vitrage.
La communication avec sa famille s’est limitée à des lettres transmises par des avocats ou le Comité international de la Croix-Rouge. Son état de santé se dégrade, souffrant de blessures anciennes et de maladies non traitées, tout en continuant à se consacrer à l’étude du Coran et à l’enrichissement de ses connaissances.
Impact sur la famille
La famille d’Ahmed a également payé un lourd tribut à l’occupation israélienne. Leur maison a été démolie, sa femme a été arrêtée en 2016 et son fils a été détenu en 2019, montrant ainsi l’impact direct de la répression sur sa vie familiale.