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Le président des États-Unis, Donald Trump, a récemment pris des mesures qui ont ravivé les craintes d’un nouveau conflit commercial. Ce week-end, la Maison-Blanche a annoncé l’imposition de droits de douane de 25 % sur les marchandises en provenance de deux des principaux partenaires commerciaux des États-Unis, le Mexique et le Canada. En outre, les tarifs à l’importation sur les produits chinois ont été augmentés de 10 %.
Réactions internationales et mesures supplémentaires
En plus de ces annonces, Trump a également déclaré son intention d’imposer des taxes sur les biens en provenance de l’Union européenne. En réponse, Bruxelles a promis une réaction « déterminée » si cela se produisait. Les gouvernements du Mexique, du Canada et de la Chine ont également annoncé qu’ils mettraient en place des mesures de rétorsion. Les secteurs visés pourraient inclure l’acier, le cuivre, l’aluminium, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques.
Impact sur les marchés
Ces décisions ont provoqué une réaction négative sur les marchés boursiers, avec des indices européens tels que le DAX et le CAC40 français affichant de fortes pertes dès leur ouverture lundi matin. Le SMI suisse a également connu une tendance baissière. En Asie, des pertes significatives ont été observées sur le Nikkei à Tokyo, le Hang Seng à Hong Kong et la Bourse de Séoul.
La durée pendant laquelle Trump acceptera des marchés en déclin et un dollar fort, en raison de cette incertitude, reste incertaine. Toutefois, l’application rigoureuse de sa politique pourrait ternir l’année d’investissement pour de nombreux acteurs du marché.
Prévisions économiques
Donald Trump avait précisé durant sa campagne que les droits de douane feraient partie intégrante de sa politique commerciale. Cependant, lors de son premier mandat, il avait mis en place un régime douanier plus modéré. Les marchés, surpris par cette accélération, s’attendaient à une mise en œuvre plus progressive des mesures douanières, dont les premières devraient entrer en vigueur dès mardi.
Karsten Junius, économiste en chef chez Safra Sarasin, décrit les droits de douane massifs comme la « pire option économique ». Des mesures ciblées auraient probablement engendré moins de dommages. Beaucoup espéraient que la situation pourrait se résoudre par des négociations, comme cela avait été le cas par le passé.
Conséquences sur les entreprises
Les droits de douane imposés affecteront les entreprises, réduisant leurs perspectives de bénéfice. Les coûts matériels plus élevés ne peuvent généralement pas être totalement répercutés sur les consommateurs, ce qui impacte les ventes. Citigroup estime que des droits de douane de 10 % sur les marchandises européennes pourraient réduire les bénéfices par action de 1 à 2 %.
Le secteur automobile sera particulièrement touché, avec des fabricants comme Stellantis et Volkswagen étant en première ligne, étant donné qu’une part importante de leur production destinée aux États-Unis provient du Mexique. Les entreprises suisses, bien que potentiellement moins affectées en raison de leur orientation défensive, ne sont pas exemptées des impacts négatifs.
Réactions des marchés financiers
Les mouvements sur les marchés, tels que la baisse de plus de 8 % du Bitcoin ce week-end, illustrent les effets d’un environnement commercial incertain. En revanche, l’or, traditionnellement considéré comme une valeur refuge, a poursuivi sa montée, soutenue par les achats des banques centrales.
La mise en place de droits de douane pourrait entraîner un choc temporaire des prix, compliquant les efforts de la Réserve fédérale, qui pourrait ne pas être en mesure de poursuivre ses baisses de taux d’intérêt comme prévu.
Perspectives de la Réserve fédérale
La Réserve fédérale est préparée à faire face à cette situation, mais selon Junius, aucune nouvelle baisse de taux n’est attendue pour le moment, malgré la bonne santé économique actuelle. Une hausse des taux semble peu probable non plus, car les droits de douane devraient peser sur l’économie.
Les analystes estiment que l’impact des droits de douane sur l’inflation ne sera pas durable. Bien que cela puisse provoquer une légère augmentation des prix, cet effet devrait disparaître dans l’année à venir. Actuellement, les marchés ne prévoient pas de hausse continue de l’inflation.
Contexte politique et économique
Avec une économie américaine robuste en toile de fond, Trump agit avec une certaine assurance. Cependant, la Banque cantonale de Zurich souligne que si les droits de douane persistent, des effets négatifs sur la croissance et l’inflation pourraient également frapper l’économie américaine.
Les analystes s’accordent à dire que Trump pourrait devoir faire des concessions si les marchés continuent de réagir négativement à ses mesures douanières. Une montée ponctuelle de l’inflation pourrait également éveiller des préoccupations parmi ses électeurs, qui l’ont élu pour lutter contre la hausse des prix.