Gaëtan Bruel, directeur de cabinet de Rachida Dati, a été nommé à la présidence du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) le mercredi 5 février par le ministère de la Culture. Il succède à Dominique Boutonnat, démissionnaire suite à une condamnation pour agression sexuelle. Bruel prendra ses fonctions le lundi 17 février 2025 pour un mandat de trois ans.
Un poste hautement stratégique
Le ministère de la Culture souligne l’importance de la mission qui attend Gaëtan Bruel. Il devra porter une attention particulière à « la liberté de création » et à « l’ancrage territorial » des politiques du CNC. Sa tâche inclura également « une stratégie plus offensive à l’export » et « la relance des dispositifs d’éducation à l’image, aujourd’hui fragilisés ». La lutte contre les violences sexuelles dans le secteur reste une priorité.
Le CNC doit en outre renforcer l’excellence et la compétitivité du secteur face à un environnement international en constante mutation, notamment avec les enjeux numériques et l’avènement de l’intelligence artificielle. Parmi les défis pressants, Bruel devra faire face aux menaces de Canal+, principal financeur du cinéma français, qui envisage de réduire son soutien, pressé par la montée de Disney+ dans le paysage audiovisuel et la nécessité de reprendre en main la gestion de la Cinémathèque, récemment critiquée par la Cour des comptes.
Un profil politique
Le CNC, institution unique au monde, dispose d’un budget annuel d’environ 700 millions d’euros. Il est le garant de « l’exception culturelle » française, finançant en grande partie la production nationale à travers des fonds issus des recettes des blockbusters.
Sur proposition de Rachida Dati, le président de la République a choisi un profil politique pour ce poste crucial. Gaëtan Bruel, né en 1988, a dirigé le cabinet de la ministre de la Culture après avoir collaboré avec Gabriel Attal à l’Éducation et Jean-Yves Le Drian à la Défense et aux Affaires étrangères. Diplômé de l’École normale supérieure, il a également dirigé les services culturels de l’ambassade de France aux États-Unis, où il s’est concentré sur des questions liées au cinéma et à l’audiovisuel.