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Bruxelles a lancé une enquête contre Shein, une plateforme de commerce en ligne chinoise, en réponse à des préoccupations croissantes concernant la sécurité des consommateurs. En effet, avec l’essor du commerce en ligne au sein de l’UE, de nombreux produits proposés par des sites comme Shein ne respectent pas les normes de santé et de sécurité.
Une explosion des achats en ligne
Le nombre d’Européens faisant leurs achats en ligne ne cesse d’augmenter, avec plus de 70 % des citoyens de l’UE utilisant Internet pour leurs achats, souvent en provenance de pays lointains et à des prix très bas. Selon Henna Virkkunen, la commissaire européenne au numérique, environ 12 millions de colis provenant de l’extérieur de l’UE sont expédiés chaque jour, un chiffre qui a doublé en un an.
Cependant, une grande partie de ces produits est classée comme dangereuse, car elle ne respecte pas les normes de sécurité, de santé et de protection de l’environnement établies par l’UE.
Des produits dangereux sur le marché
La liste des produits dangereux identifiés par les autorités de protection des consommateurs en Europe s’allonge. Sylvia Maurer, du BEUC, constate que de nombreux jouets pour enfants et cosmétiques contiennent des substances chimiques préoccupantes. D’autres produits, comme des appareils électroniques, posent de graves risques, notamment des risques d’incendie ou de chocs électriques. Les cas d’articles comme des détecteurs de fumée inopérants ou des casques de moto non conformes aux normes de sécurité soulignent l’urgence de la situation.
Enquête sur Shein et autres plateformes
La Commission européenne a observé qu’environ 75 % des produits signalés comme problématiques proviennent de vendeurs chinois. Les grandes places de marché en ligne comme Shein et Temu sont particulièrement scrutées. Michael McGrath, commissaire à la justice et à la protection des consommateurs, a annoncé qu’une enquête a été ouverte contre Shein pour des pratiques considérées comme trompeuses et contraires à la législation européenne sur la protection des consommateurs.
Cela inclut des faux rabais, des techniques de vente agressives et un design manipulatif qui incite les clients à acheter des produits tout en dissimulant les véritables prix. Des évaluations de produits et d’acheteurs faussées sont également sur la liste des accusations.
Des mesures en cours contre Temu
En parallèle, un processus d’enquête est déjà en cours contre Temu, concurrent de Shein, depuis environ trois mois, afin d’évaluer si l’entreprise prend suffisamment de mesures pour empêcher la vente de produits illégaux et éviter que des vendeurs interdits ne reviennent sous de nouveaux noms.
Propositions pour renforcer la sécurité des consommateurs
Pour faire face à l’augmentation du volume de petits colis, dont près de 4,5 milliards ont été expédiés l’année dernière, la Commission européenne propose une réforme des droits de douane. La plupart de ces envois, d’une valeur inférieure à 150 euros, échappent actuellement aux contrôles douaniers et pénètrent sur le marché européen sans aucune vérification.
Les autorités envisagent d’instaurer une nouvelle taxe sur les petits colis pour financer le contrôle renforcé des produits à risque. Les discussions doivent encore avoir lieu au sein du Conseil de l’UE et du Parlement européen.
Impact potentiel sur les consommateurs
Les implications pour les acheteurs en ligne sont incertaines, surtout concernant les plateformes chinoises qui se sont établies sur un modèle économique axé sur des prix extrêmement bas. La Commission européenne ne peut pas prédire si ces changements entraîneront une augmentation des prix pour les consommateurs, mais cela pourrait être le prix à payer pour une sécurité accrue des produits en Europe.