Table of Contents
Les élections au Kosovo, prévues ce dimanche, s’annoncent cruciales pour l’avenir politique du pays. Les Kosovars choisiront leur nouveau parlement, et plusieurs enjeux sont sur la table, notamment le rôle de la diaspora. Cet article explore les principales questions entourant ces élections.
Comment fonctionne la démocratie kosovare ?
La politique du Kosovo, le plus jeune État d’Europe, a longtemps été marquée par des turbulences, entraînant plusieurs élections anticipées. Aujourd’hui, la démocratie kosovare semble se stabiliser, avec des élections parlementaires se tenant pour la première fois depuis 2010 à la date prévue.
Le parlement compte 120 sièges, dont dix sont réservés aux Serbes et dix à d’autres minorités ethniques. Les 100 sièges restants sont ouverts à l’ensemble de la population. Selon la Friedrich-Naumann-Stiftung, 28 partis politiques, représentant 1280 candidats, se présentent aux élections.
Albin Kurti face à un test décisif
Lors des élections de 2021, la liste Vetëvendosje, dirigée par le Premier ministre Albin Kurti, avait remporté 50,3 % des voix. Les sondages actuels prévoient une victoire pour Vetëvendosje, avec entre 45 et 50 % des suffrages. La principale opposition, le PDK, pourrait obtenir entre 17 et 20 %, tandis que le LDK, une autre grande formation politique, est estimé à environ 15 %.
Bien que Vetëvendosje soit en position de force, Kurti pourrait avoir besoin de former une coalition, comme l’a reconnu un de ses conseillers lors d’un entretien à Davos.
Le rôle de la diaspora
La diaspora joue un rôle significatif dans les élections, représentant environ 5 à 10 % des électeurs. Lors des élections de 2021, les Kosovars vivant à l’étranger ont majoritairement voté pour Vetëvendosje. Bien que leur participation soit largement acceptée, certains critiques estiment que la diaspora ne comprend pas suffisamment les enjeux locaux.
Le déroulement de la campagne en Suisse
Environ 300 000 Albanais vivent en Suisse, dont la majorité est originaire du Kosovo. Pour voter, ils devaient s’inscrire électroniquement avant la fin de l’année dernière. D’après l’ambassadeur du Kosovo en Suisse, Mentor Latifi, environ 27 000 électeurs se sont enregistrés, dont 23 000 voteront par correspondance et 4 000 en personne dans les ambassades et consulats.
Albin Kurti a récemment visité Zurich pour mener campagne, où il a été accueilli comme une star par environ 3000 partisans. La PDK, l’opposition, cherche également à attirer les voix, avec le soutien de personnalités comme Granit Xhaka, qui a participé à une campagne publicitaire pour le candidat PDK Bedri Hamza.
Les enjeux dominants de la campagne
Parmi les principaux sujets de campagne figurent le conflit avec la Serbie, qui s’est intensifié, en particulier avec l’attitude agressive du président serbe Aleksandar Vucic. Kurti défend fermement la souveraineté nationale, interdisant l’utilisation de plaques d’immatriculation serbes dans le nord du pays et prohibant l’utilisation du dinar serbe, critiqué par l’UE et les États-Unis.
En parallèle, la situation économique est préoccupante, avec des salaires bas et un taux de chômage élevé. Beaucoup de jeunes Kosovars quittent le pays, exacerbant le phénomène du « brain drain ». Les questions de l’éducation et de la santé, notamment l’absence d’une couverture maladie publique, sont également au centre des débats.
