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La date du lundi 10 février est scrutée par les observateurs du pouvoir, bien qu’elle puisse passer inaperçue pour le grand public. Ce jour-là, le chef de l’État, Emmanuel Macron, doit dévoiler son choix pour la présidence du Conseil constitutionnel, un poste stratégique occupé jusqu’à présent par Laurent Fabius. Selon plusieurs sources, Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale et proche d’Emmanuel Macron, serait le candidat pressenti pour succéder à Fabius, mais son choix suscite des inquiétudes.
Partialité et « proximité politique »
Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde, le constitutionnaliste Dominique Chagnollaud et le professeur de droit public Jules Lepoutre expriment leurs réserves concernant la nomination de Ferrand, qui a déjà été mis en examen pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire des mutuelles de Bretagne. Ils soulignent que cette nomination témoigne d’un manque de considération pour l’impartialité de l’institution et peut miner la légitimité du Conseil constitutionnel, souvent remise en question dans le débat public.
Les critiques des juristes
Les deux experts critiquent également la conception d’une nomination basée sur des liens politiques plutôt que sur des compétences techniques. Ils estiment que cette tendance à nommer des proches en fonction de leur proximité avec le pouvoir pourrait renforcer des perceptions négatives sur la classe politique. Benjamin Morel, constitutionnaliste, partage ces inquiétudes sur le réseau social X, affirmant que la nomination de Ferrand affaiblirait le Conseil, dont l’autorité est plus que jamais nécessaire.
Des arguments contestables
Le soutien à Ferrand repose notamment sur le fait qu’il a été président de l’Assemblée, un argument jugé peu convaincant par les juristes. Ils rappellent que la majorité des présidents du Conseil constitutionnel n’ont pas occupé ce poste auparavant, ce qui remet en question la légitimité de cette justification. En outre, cette nomination pourrait nuire à l’indépendance des Sages, compromettant ainsi le rôle d’Emmanuel Macron en tant que garant du respect de la Constitution.
Les exigences pour le nouveau président
Selon Laurent Fabius, le président sortant du Conseil constitutionnel, les qualités essentielles pour occuper ce poste incluent la compétence, l’expérience et l’indépendance. Beaucoup s’interrogent sur la capacité de Richard Ferrand à remplir ces critères, notamment en raison de son parcours politique controversé.