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Israël face à une crise financière militaire en cas de guerre à Gaza

by Sara
France

Le gouvernement israélien fait face à une crise financière militaire qui pourrait compromettre ses capacités d’intervention à Gaza. Selon un rapport du quotidien israélien « The Marker », bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait promis d’éradiquer le Hamas, le budget de l’État pour 2025 repose sur l’hypothèse d’une diminution des hostilités, ce qui pourrait laisser l’armée israélienne avec un déficit conséquent si les combats reprennent à leur intensité maximale.

Budget militaire et prévisions financières

Le budget de la défense israélienne pour 2025, après déduction de l’aide américaine, est estimé à environ 107 milliards de shekels (28,8 milliards d’euros), avec un fonds supplémentaire de 10 milliards de shekels (2,7 milliards d’euros) en cas d’escalade du conflit. Cependant, ces fonds pourraient ne pas suffire pour couvrir les dépenses militaires si une guerre à grande échelle contre le Hamas devait reprendre.

Augmentation des coûts militaires

Des estimations suggèrent qu’un retour à des combats intenses entraînerait une forte hausse des dépenses militaires, aggravant la crise économique en Israël et nuisant à son classement en matière de crédit, déjà affaibli durant le conflit. Au début de la guerre, les dépenses quotidiennes pour les opérations étaient d’environ 1,8 milliard de shekels (485 millions d’euros), mais elles ont chuté à 300 millions de shekels (81 millions d’euros) avec l’instauration du cessez-le-feu.

Les opérations terrestres menées au Liban l’été dernier coûtent également cher, avec des dépenses dépassant 500 millions de shekels (135 millions d’euros) par jour, ce qui souligne que tout nouvel affrontement, qu’il soit à Gaza ou sur le front libanais, pourrait considérablement alourdir le fardeau financier de l’État.

Rôle des réservistes

Un facteur clé de l’augmentation des dépenses militaires est l’importante mobilisation des réservistes. Actuellement, l’armée israélienne maintient environ 60 000 réservistes, un chiffre dix fois supérieur à celui d’avant la guerre. Si les tensions devaient s’intensifier, l’armée prédit qu’elle devra maintenir ou même augmenter ce nombre de 5 000 à 10 000 réservistes supplémentaires.

Malgré les efforts du gouvernement pour prolonger la durée du service militaire à 36 mois, les retards dans l’approbation de cette mesure au sein de la Knesset pourraient contraindre l’armée à rappeler davantage de réservistes, entraînant ainsi des coûts supplémentaires qui pèseraient sur le budget militaire.

Pressions financières et aides américaines

Le rapport met également en lumière les défis de sécurité persistants qu’Israël doit gérer le long de sa frontière avec la Jordanie, incitant le pays à envisager d’accélérer la construction d’une barrière frontalière orientale, estimée à 5,2 milliards de shekels (1,4 milliard d’euros). Plutôt que de répartir ce coût sur une décennie, le gouvernement pourrait allouer la moitié de ce montant dans le budget de 2025, augmentant ainsi la pression sur le budget de la défense.

Pour faire face à la pénurie de financement, Israël envisage de renforcer son autonomie en matière de production d’armements. Selon les conclusions de la commission « Nagel », 12 milliards de shekels (3,24 milliards d’euros) pourraient être alloués à cet objectif sur la prochaine décennie, incluant la possibilité de créer des lignes de production locale pour les munitions, réduisant ainsi la dépendance aux importations.

Retards dans les aides américaines

Israël s’appuie fortement sur l’aide américaine pour financer une partie significative de ses dépenses militaires. En 2024, le pays a reçu 3,5 milliards d’euros sur les 8,7 milliards d’euros d’aide d’urgence accordée par les États-Unis pour soutenir ses opérations militaires. Toutefois, le retard dans le versement de 5,2 milliards d’euros de cette aide a aggravé le déficit financier du gouvernement israélien, l’obligeant à prendre des mesures exceptionnelles pour équilibrer ses dépenses.

En début d’année 2025, le gouvernement a reçu 2 milliards d’euros de ces paiements en retard, avec des prévisions d’un versement total d’ici 2026. Cependant, ces retards signifient que l’armée ne peut compter sur ces fonds à court terme.

Ces éléments financiers posent des défis majeurs à toute décision de relancer les hostilités à leur paroxysme, en particulier en raison des délais d’aide, des coûts croissants liés aux réservistes, ce qui complique la tâche du gouvernement pour répondre aux besoins de l’armée sans nuire à l’économie israélienne dans son ensemble.

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source:https://www.shorouknews.com/news/view.aspx?cdate=10022025&id=4b77b105-687c-418e-bc47-328908583132

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