Israël a-t-il violé le cessez-le-feu à Gaza ?

Israël a-t-il violé le cessez-le-feu à Gaza ?

Le Hamas a déclaré que les violations israéliennes du cessez-le-feu avaient atteint un point tel qu’il ne respecterait plus ses engagements et retarderait indéfiniment la libération d’un prochain lot de captifs israéliens.

Abu Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas, les Brigades Qassam, a déclaré lundi : « La direction de la résistance a surveillé les violations de l’ennemi et son non-respect des termes de l’accord… Pendant ce temps, la résistance a rempli toutes ses obligations. »

Ne répondant pas aux accusations de violation du cessez-le-feu, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a déclaré que la position du Hamas était une « violation complète de l’accord de cessez-le-feu ».

Que dit le cessez-le-feu ?

Selon les détails publiés concernant l’accord, le cessez-le-feu est conçu en trois phases de six semaines, caractérisées par un arrêt des opérations militaires et un passage vers un calme total et la reconstruction de Gaza.

Nous sommes actuellement à mi-chemin de la première phase et, au cours de ces trois semaines, 21 captifs pris en Israël ont été libérés par le Hamas, sur un total de 33 à libérer.

Chaque libération a été compensée par la libération par Israël de centaines de Palestiniens qu’il avait enfermés dans ses prisons, avec plus de 730 personnes libérées jusqu’à présent dans le cadre de l’accord.

Au cours de cette phase, les soldats israéliens doivent se retirer de certaines parties de Gaza qu’ils occupent et des niveaux spécifiques d’aide doivent être autorisés à entrer dans Gaza pour ramener sa population de la famine imposée par Israël.

Israël a-t-il violé le cessez-le-feu ?

Oui.

Israël continue de tuer des gens à Gaza, selon les rapports quotidiens du ministère de la Santé dans l’enclave.

En termes d’aide, Israël n’a autorisé que 8 500 camions de nourriture et d’articles de première nécessité à entrer dans Gaza jusqu’à présent, alors que selon les termes du cessez-le-feu, il aurait dû y avoir 12 000 camions.

En ce qui concerne l’hébergement, 200 000 tentes sont stipulées dans la première phase, mais seulement 10 % ont été autorisées à entrer jusqu’à présent – à mi-chemin de la première phase – et aucun des 60 000 logements mobiles promis.

De plus, 50 personnes désespérément malades ou blessées devaient pouvoir sortir de Gaza chaque jour avec des membres de leur famille – cela aurait dû représenter 1 000 personnes jusqu’à présent, mais le ministère de la Santé indique que seulement 120 patients ont été autorisés à quitter.

Un autre problème était le retard d’Israël à permettre aux gens de retourner chez eux dans le nord de Gaza, une partie claire de l’accord.

Le Hamas a-t-il violé le cessez-le-feu ?

Le Hamas affirme avoir respecté toutes ses obligations jusqu’à présent.

Mais le 25 janvier, Israël a déclaré que le Hamas n’avait pas libéré une captive israélienne, ce qui avait été promis, et a riposté en retardant le retour des Palestiniens dans leurs foyers dans le nord de Gaza.

La captive, Arbel Yehoud, a finalement été libérée.

Quelle est la position du Hamas ?

Abu Obeida a déclaré que le Hamas suspendrait la mise en œuvre de l’accord en raison des violations israéliennes, mais qu’il était ouvert à la reprise si Israël acceptait de se conformer.

Le Hamas a déclaré avoir respecté l’accord et a accusé Israël de retarder le retour des déplacés vers le nord de Gaza, de tuer des Palestiniens et d’entraver l’entrée des nécessités et des équipements pour enlever les débris et retrouver les corps.

« Le Hamas a intentionnellement fait cette annonce cinq jours avant la libération prévue des prisonniers pour donner aux médiateurs suffisamment de temps pour faire pression sur l’occupation afin qu’elle respecte ses obligations et pour laisser la porte ouverte à un échange à temps si l’occupation adhère à ses engagements », a déclaré le groupe.

Comment Israël a-t-il réagi ?

Les nouvelles ont divisé les Israéliens.

La pause dans la libération des captifs a désespéré leurs familles et leurs partisans, qui ont protesté pour demander au Premier ministre Benjamin Netanyahu de résoudre la situation.

Elle a également intensifié la rhétorique de la part de figures d’extrême droite qui s’opposaient déjà au cessez-le-feu.

Bien qu’il ait démissionné de son poste en raison du cessez-le-feu, l’ancien ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a appelé à « une attaque massive de feu sur Gaza, depuis les airs et la terre ».

Que dit Trump ?

Le président des États-Unis a suggéré que tous les captifs israéliens à Gaza soient retournés en un seul lot d’ici samedi et que si cela ne se produisait pas, Israël devrait annuler le cessez-le-feu, permettant ainsi que « tout l’enfer se déchaîne ».

Les commentaires de Trump sur le cessez-le-feu – qu’il prétend avoir rendu possible – ont été erratiques et souvent en désaccord avec les termes convenus à Doha.

Dans le cadre de l’accord, la reconstruction et la gouvernance future de Gaza doivent être déterminées dans une vague troisième étape, qui aura lieu après l’échange de tous les captifs.

Cependant, Trump a depuis suggéré que tous les habitants de Gaza soient expulsés, ajoutant samedi que ceux qui seraient ethniquement nettoyés de Gaza ne seraient pas autorisés à revenir.

Quelle est la situation à Gaza maintenant ?

Depuis la déclaration d’Abu Obeida et les commentaires de Trump, les habitants de Gaza vivent dans la peur, amplifiée par le bruit des avions de guerre israéliens planant au-dessus, a rapporté Maram Humaid d’Al Jazeera depuis Gaza.

Les prix des biens essentiels ont commencé à augmenter à nouveau, et tout le monde attend anxieusement des développements jusqu’à samedi.

Depuis le cessez-le-feu, les gens ont travaillé pour dégager les débris des maisons détruites à mains nues ou avec des outils primitifs, puisque les machines lourdes n’ont pas été autorisées à entrer. Les corps de nombreux morts restent sous les décombres que des mains humaines ne peuvent pas dégager.

Des centaines de milliers de familles demeurent sans abri, car l’entrée des caravanes et des tentes est bloquée, les laissant exposées aux conditions hivernales rigoureuses alors qu’une grave pénurie d’eau potable et d’autres fournitures force les gens à utiliser des sources contaminées ou à parcourir de longues distances pour trouver de l’eau propre.