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Trump renforce les sanctions contre l’Iran, Netanyahou déçu
Selon Yossi Melman, analyste stratégique et de renseignement pour le journal Haaretz, une réalité cruciale a été omise au milieu des réactions suscitées par la proposition récente du président américain Donald Trump concernant le transfert des habitants de Gaza vers d’autres pays, proposition soutenue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et l’extrême droite en Israël.
Dans son analyse, Melman a révélé que cette réalité est que Netanyahou a subi un revers significatif de la part de l’administration américaine dans un autre domaine, à savoir l’Iran. En effet, Trump et ses conseillers ont clairement indiqué à Netanyahou, lors de ses récentes réunions à Washington, qu’ils n’avaient pas l’intention – du moins pour le moment – de mener une attaque militaire contre l’Iran.
Des sanctions au lieu d’attaques
Au lieu de cela, le président américain a signé un décret imposant des sanctions à l’Iran, visant spécifiquement à paralyser les capacités de Téhéran à exporter le pétrole, considéré comme la principale source de ses revenus.
Selon l’analyste israélien, le Corps des Gardiens de la Révolution iranien a, ces dernières années, réussi à continuer d’exporter du pétrole, en particulier vers la Chine, « sans effort notable », malgré les sanctions en vigueur également sous l’administration de l’ancien président Joe Biden.
Il a affirmé que certains des revenus tirés de ces exportations avaient été utilisés pour financer « les agents de l’Iran dans la région ». L’Iran a pu contourner les sanctions en établissant une « flotte fantôme » composée de centaines de navires battant des pavillons étrangers.
De plus, de nombreux navires marchands naviguant sur les mers et océans internationaux arborent des pavillons de pays souverains, à l’encontre de ceux de leurs propriétaires, une pratique connue sous le nom de « pavillons de commodité », utilisée pour réduire les coûts d’exploitation ou éviter les lois en vigueur dans le pays du propriétaire du navire.
Suivi des exportations pétrolières iraniennes
Melman a noté dans son article que l’administration Biden n’a pas beaucoup agi pour suivre ces navires, les exposer ou faire pression sur les pays impliqués, que ce soit directement ou indirectement. Cependant, une organisation non gouvernementale américaine, « United Against Nuclear Iran », dirigée par l’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush, frère de l’ancien président George W. Bush, a pris cette tâche en main.
Selon l’analyse, les membres de cette organisation, comprenant d’anciens responsables du renseignement américain et du département d’État, ainsi que des personnalités précédentes du Mossad comme Tamir Pardo et Zohar Palti, surveillent les mouvements de ces navires et informent l’administration à Washington des résultats de leurs recherches.
Ils ont exercé des pressions sur le gouvernement panaméen pour qu’il cesse de permettre aux entreprises « fantômes » iraniennes d’enregistrer les navires de la flotte fantôme qu’elles possèdent, une méthode couramment utilisée pour contourner les sanctions sur les exportations pétrolières.
Une pression maximale
Melman estime que priver l’Iran de la possibilité d’exporter son pétrole deviendra une priorité pour l’administration Trump, qui commence à adopter une position plus ferme à l’égard de Téhéran.
Il a souligné que la guerre israélienne contre l’Iran sur tous les fronts, y compris son programme nucléaire et son « financement du terrorisme et des activités terroristes », constitue la pierre angulaire de la vision de Netanyahou sur le monde, son principal axe d’attention et même son obsession personnelle sous plusieurs aspects.
Melman a également noté que Trump n’est pas pressé d’approuver une frappe militaire contre l’Iran, malgré la vulnérabilité de ses installations nucléaires, préférant adopter une stratégie de « pression maximale » par le biais de sanctions économiques, dans l’espoir de les contraindre à revenir à la table des négociations et à accepter un accord nucléaire strict.