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Le Parlement jordanien rejette les propos de Trump sur le transfert des Palestiniens
Amman – Le Conseil des députés jordaniens a discuté aujourd’hui, mercredi, des déclarations du président américain Donald Trump concernant le déplacement des Palestiniens de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie, qui ont suscité des réactions véhémentes et de rejet de la part des différentes factions parlementaires, politiques, officielles, populaires et syndicales du pays.
Les députés ont exprimé leur ferme condamnation des déclarations répétées de Trump, les considérant comme une ingérence dans les affaires internes de la Jordanie et une menace pour sa stabilité sociale et politique.
Ils ont appelé le gouvernement à adopter une position décisive contre toute tentative de liquidation de la cause palestinienne aux dépens des droits du peuple palestinien et des réfugiés palestiniens dans le royaume, affirmant que la Jordanie restera un soutien indéfectible aux droits des Palestiniens de retourner sur leurs terres et d’établir leur État indépendant.
Une déclaration de guerre
Lors de la session parlementaire, l’accent a été mis sur le rejet de toute tentative d’imposer des solutions injustes menaçant la stabilité du royaume. Le président du bloc Jabhat al-Amal al-Islami, le député Saleh al-Armoati, a qualifié les déclarations de Trump d’annonce de guerre contre la Jordanie en évoquant le déplacement.
Il a exhorté le gouvernement à se tourner vers la Cour pénale internationale à La Haye pour poursuivre Trump pour ses déclarations, soulignant que « l’armée jordanienne et l’unité du peuple, de tous ses courants politiques, qu’ils soient pro ou anti, se tiennent fermement pour défendre la patrie et sa sécurité. »
La position du gouvernement jordanien
Le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi a confirmé que le roi Abdallah II a présenté la vision de la Jordanie lors de ses discussions avec le président américain à Washington mardi, stipulant qu’il est possible de reconstruire Gaza sans déplacer ses habitants, une initiative que « les frères en Égypte travaillent sur en coordination avec la Jordanie et tous les pays arabes. »
Réactions populaires et parlementaires
Les avocats jordaniens ont organisé une marche de solidarité pour réaffirmer la position d’Amman sur la question palestinienne et le rejet du déplacement, marchant du palais de justice au Conseil des députés, où ils ont été reçus par son président Ahmad al-Safadi. Cette action a été précédée par une décision de l’Ordre des avocats d’arrêter de plaider devant tous les tribunaux pendant une heure, en réponse aux déclarations de Trump.
De plus, plusieurs blocs parlementaires ont soumis des mémorandums signés par des dizaines de députés concernant l’émission d’un projet de loi rejetant le déplacement, que Safadi a transmis à la commission juridique pour traitement urgent.
- Article 1 : Le déplacement, le transfert et la réinstallation du peuple palestinien en Jordanie sont interdits.
- Article 2 : Il est interdit à toute personne, autorité, gouvernement ou institution de permettre, encourager ou inciter le peuple palestinien à émigrer vers la Jordanie, par voie verbale, écrite, médiatique ou par tout autre moyen d’expression.
- Article 3 : Quiconque enfreint les dispositions de cette loi est passible de peine d’emprisonnement, d’amende et de destitution.
- Article 4 : Le Premier ministre et les ministres sont chargés de l’application de cette loi.
Un soutien inébranlable
Le président américain Donald Trump a réaffirmé lors de sa rencontre avec le roi Abdallah II qu’il « y aura des zones en Jordanie et en Égypte où les Palestiniens pourront vivre ». Il a ajouté, « Nous fournissons de nombreux fonds à la Jordanie et à l’Égypte, mais nous ne ferons pas de menaces à cet égard. »
Suite à sa rencontre avec Trump, le roi jordanien a écrit sur X : « Les intérêts de la Jordanie et sa sécurité, ainsi que la protection des Jordaniens, sont pour moi primordiaux. Je viens de terminer des discussions constructives avec le président Trump à la Maison Blanche. Nous sommes reconnaissants pour l’hospitalité. Nous avons discuté du partenariat solide entre la Jordanie et les États-Unis, et son importance pour atteindre la stabilité, la paix et la sécurité communes. »
Il a ajouté : « J’ai réaffirmé la position ferme de la Jordanie contre le déplacement des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. C’est la position arabe unifiée. La priorité de tous devrait être de reconstruire Gaza sans déplacer ses habitants et de traiter la difficile situation humanitaire dans la région. »