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Après 45 ans, le moratoire sur l’uranium pourrait toucher à sa fin en Nouvelle-Écosse. Le gouvernement progressiste-conservateur de Tim Houston a déclaré vendredi son intention de lever certains moratoires pour permettre l’exploitation de minéraux critiques, les qualifiant de « pierre angulaire de la révolution verte ».
Les Mines d’Uranium au Canada
La mine d’uranium de McClean Lake, opérée par la société française Orano (anciennement Areva) dans le nord-ouest de la Saskatchewan, est un exemple d’exploitation minière moderne.
Historique de l’Uranium en Nouvelle-Écosse
La présence d’uranium en Nouvelle-Écosse est connue depuis le début du 20e siècle, mais l’exploration n’a vraiment commencé qu’en 1976, après la publication d’une étude par la Commission géologique du Canada. Cette année-là, les compagnies minières se sont précipitées pour obtenir des concessions, doublant le nombre de titres d’exploration en un an, couvrant environ 80 000 hectares.
Cette ruée a entraîné une mobilisation citoyenne, notamment grâce à des personnalités comme Marilyn Manzer, qui a vécu dans le comté de Hants. Elle se souvient que, face à l’ignorance concernant l’uranium, un groupe d’action citoyenne s’est formé, menant à la tenue de 44 assemblées publiques où une majorité s’est opposée à l’exploration uranifère.
Le Moratoire et ses Conséquences
En 1981, face à la pression populaire, le gouvernement de John Buchanan a décrété un moratoire sur l’exploration et l’extraction de l’uranium. Ce moratoire a été renforcé par la Loi sur l’interdiction de l’exploration et l’exploitation d’uranium adoptée par le gouvernement néo-démocrate de Darrell Dexter en 2009.
Les Mines d’Uranium Modernes
Le ministre de l’Environnement, Tim Halman, a récemment souligné que des discussions sont en cours sur la possibilité de révoquer cette loi. Des partisans comme Sean Kirby, directeur général de la Mining Association of Nova Scotia, défendent l’idée d’une exploitation plus sécuritaire, arguant que les avancées technologiques ont réduit les risques associés à l’extraction d’uranium.
Erin Adlakha, professeure adjointe à l’Université Saint Mary’s, soutient que l’extraction d’uranium est parmi les pratiques les plus sécuritaires au Canada, grâce aux normes environnementales strictes imposées par la Commission canadienne de sûreté nucléaire.
Perspectives sur l’Exploitation de l’Uranium
Les experts s’interrogent sur l’éventuelle rentabilité de l’exploitation de l’uranium en Nouvelle-Écosse, car les efforts d’exploration ont été interrompus par le moratoire de 1981. Cependant, des chercheurs comme Erin Adlakha estiment que des gisements prometteurs pourraient se trouver dans des zones comme la vallée d’Annapolis ou près de Pugwash.
Enfin, la législation actuelle, selon certains chercheurs, empêche l’exploration d’autres ressources minérales, souvent découvertes à proximité des gisements d’uranium. Si de l’uranium est détecté en quantité supérieure à 100 parties par million, toute exploration doit cesser, un seuil jugé trop restrictif.