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Evo Morales, ancien président de la Bolivie, s’apprête à défier la justice en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de son pays, bien qu’il fasse face à des accusations graves et à un mandat d’arrêt. Cette décision survient dans un contexte politique tendu où la crise économique pèse lourdement sur le pays.
Sous les couleurs du Front pour la Victoire
Le leader cocalero a subi un revers majeur en novembre dernier lorsque la Cour constitutionnelle a retiré le contrôle du MAS, le parti politique qu’il a fondé, en reconnaissant une nouvelle direction proche du président Luis Arce. Ce dernier n’a pas encore annoncé son intention de se représenter. Malgré un arrêt de la Cour confirmant en fin 2024 l’interdiction pour un président d’exercer plus de deux mandats, Evo Morales souhaite revenir au pouvoir.
Le Front pour la Victoire, un petit groupe de gauche sans représentation parlementaire, a signé un accord avec Morales pour le désigner comme son « unique candidat » à la présidence. L’identité de son colistier reste à définir, comme l’a précisé un porte-parole du parti lors d’une conférence de presse retransmise par la radio Kawsachun Coca.
Une campagne sous mandat d’arrêt
« Nous avons pris cet engagement pour aller de l’avant avec notre pays qui est en train de faire faillite », a déclaré Eusebio Rodriguez, leader du Front pour la Victoire. La Bolivie traverse actuellement une grave crise économique due à une pénurie de dollars et de carburants, le gouvernement subventionnant les importations pour faire face à la situation.
En plus d’une inéligibilité, Evo Morales est accusé de « traite » d’une mineure et fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Selon le parquet, il aurait eu une relation avec une adolescente de 15 ans en 2015, d’où serait née une fille un an plus tard, avec le consentement des parents en échange d’avantages.
L’ancien président rejette ces accusations, soulignant qu’une enquête similaire avait été classée sans suite en 2020. Il se considère comme une victime d’une « guerre juridique » orchestrée par le président Arce. Pour Maria Teresa Zegada, sociologue à l’université publique Mayor de San Simón, cette annonce de candidature représente davantage une stratégie pour solidifier sa position que la réalité d’un soutien politique solide.
Un soutien populaire en dépit des accusations
Evo Morales bénéficie du soutien de nombreux partisans, en majorité des paysans indigènes. Depuis la délivrance du mandat d’arrêt, il se trouve retranché dans son bastion de la région du Tropico de Cochabamba, dans l’État du Chapare, protégé par ses alliés. Sa situation continue de susciter débats et tensions au sein de la société bolivienne.