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Un nouveau procès d’une ampleur considérable s’ouvre en France, marquant une étape importante dans la lutte contre les agressions sexuelles. À compter du lundi 24 février, Joël Le Scouarnec, un ancien chirurgien de 74 ans, comparaitra devant la cour criminelle du Morbihan. Il est accusé de 300 faits de viols et d’agressions sexuelles sur des patients entre 1989 et 2017, risquant jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
Un procès qui s’étend sur quatre mois
Selon le calendrier établi, 75 jours d’audience seront nécessaires, répartis sur une période de quatre mois. Les audiences se dérouleront du 5 mars au 19 mai, durant lesquelles 299 victimes et plusieurs collègues de l’accusé seront entendus, en fonction des établissements où Joël Le Scouarnec a exercé. Cinq jours supplémentaires seront consacrés à la présentation des expertises psychologiques le concernant.
Des victimes de tous âges
Le chirurgien est accusé d’avoir commis des viols et des agressions sexuelles sur 299 patients au cours de trois décennies. Parmi ces victimes, 256 étaient mineures au moment des faits, et près de 53 % d’entre elles sont de sexe masculin. L’âge des victimes varie de quelques mois à 70 ans, avec une moyenne d’âge de 11 ans. Toutes les victimes étaient sous anesthésie générale au moment des agressions, que ce soit au bloc opératoire, en salle de réveil, dans le bureau ou dans les chambres d’hôpital.
Antécédents judiciaires
Joël Le Scouarnec a déjà été condamné en 2005 à quatre mois de prison pour détention d’images pédopornographiques. En décembre 2020, il a écopé d’une peine de 15 ans de réclusion criminelle pour d’autres agressions, notamment sur des mineurs, dont ses nièces et une voisine âgée de six ans.
Des preuves écrites
Lors de l’enquête, les enquêteurs ont découvert des carnets manuscrits dans lesquels le chirurgien notait de manière détaillée ses agressions. Bien qu’il ait reconnu ses penchants pédophiles, il minimise la gravité des accusations portées contre lui.
Une omerta dans le milieu médical
En 2006, un psychologue de l’hôpital de Quimperlé avait alerté la direction sur la « dangerosité » de Joël Le Scouarnec. Malgré ces alertes, il a été présenté comme un excellent praticien et n’a jamais été empêché d’exercer. La journée du 19 mai sera dédiée à l’examen de cette absence de sanctions disciplinaires pour comprendre pourquoi il n’a jamais été suspendu de ses fonctions.