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La situation sur l’Etna, le célèbre volcan sicilien, est devenue préoccupante en raison d’un afflux massif de touristes cherchant à immortaliser des selfies avec la lave. De nombreuses personnes, certaines mal préparées, se sont aventurées sur le site, portant des vêtements inappropriés comme des minijupes, des jeans ou même en utilisant des béquilles.
Un afflux massif de touristes
Ces dernières semaines, les réseaux sociaux ont été envahis par des images du volcan, attirant des milliers de visiteurs désireux d’assister aux éruptions spectaculaires. Cette situation, qui rappelle celle survenue à Roccaraso, a engendré de nombreux incidents et une certaine anarchie parmi les aventuriers. Les autorités locales ont réagi avec des ordonnances restrictives, obligeant les visiteurs à être accompagnés par des guides certifiés en alpinisme et volcanologie.
Carlo Caputo, le maire de Belpasso, a déclaré : “La majorité des gens s’y rendent le soir pour profiter de l’effet de contraste avec la lumière, mais beaucoup se lancent à l’aventure sans équipement, ce qui est choquant. La montagne est risquée et certains pensent que c’est un parc d’attractions, mettant ainsi en danger la vie des secouristes.”
Accès facilité par la lave à basse altitude
La lave a descendu à une altitude facilement accessible par la route Altomontana, généralement utilisée pour des promenades. “L’Etna a toujours attiré les touristes, mais les publications sur les réseaux sociaux ont accentué cet engouement. Le front de lave autour de 1850 mètres est devenu plus accessible, et une marche de deux heures suffit pour y arriver,” explique Leonardo La Pica, président du Soccorso Alpino e Speleologico Siciliano.
Ce flux touristique inattendu a surpris les professionnels habitués du volcan. “Nous ne nous attendions pas à un tel afflux, beaucoup sont arrivés sans préparation adéquate ni même une idée claire de leur destination, alimentés par les réseaux sociaux,” ajoute Vincenzo Greco, président des guides volcanologiques de l’Etna Nord.
La Sicile, alternative à l’Islande
Un post sur Instagram du 15 février dernier a accroché l’attention des internautes en suggérant que la Sicile, avec son paysage unique, pourrait être une alternative à l’Islande. Cela a sans doute incité de nombreux curieux à se rendre sur l’Etna, entraînant la création de multiples pages proposant des horaires et des tarifs d’excursions. Le coût moyen d’une excursion est d’environ 50 euros, hors équipement.
La durée des excursions varie de quatre à six heures, et la sécurité des participants est souvent assurée par des guides. La Pica insiste : “La montagne ne doit pas être prise à la légère, les conditions peuvent devenir extrêmes, et il est crucial de s’appuyer sur des guides certifiés qui vérifient l’équipement et l’habillement.”
Mesures de sécurité renforcées
Face à l’augmentation des visiteurs, un sommet a eu lieu à la préfecture de Catane pour élaborer des mesures opérationnelles. Les maires des communes environnantes, dont Fabio Mancuso, Carlo Caputo et Antonio Bonanno, ont émis des ordonnances interdisant le stationnement à moins de 500 mètres des coulées de lave, tout en exigeant que les véhicules soient équipés de chaînes et de pneus adaptés.
Des équipes de volontaires ont été mobilisées pour surveiller l’afflux de touristes et assurer la sécurité sur le terrain. “Le contrôle est essentiel pour identifier ceux qui sont préparés et ceux qui ne le sont pas,” précise Greco.
Incidents et manque de coordination
Les initiatives pour contrôler le nombre de visiteurs sont jugées tardives, sans coordination entre les différents mairies. “Il est nécessaire de créer une autorité régionale pour superviser la gestion de l’Etna,” plaide Caputo. Les imprudents créent des problèmes aux équipes de secours, avec des incidents fréquents tels que des entorses et des cas de fatigue extrême.
Fin de l’éruption
Bien que l’éruption soit actuellement terminée, un retour des visiteurs est attendu lors des prochaines journées ensoleillées. Cependant, les guides avertissent qu’il n’y a plus rien à voir pour l’instant. “Nous avons déjà informé nos clients que le volcan est au repos, mais nous nous inquiétons pour ceux qui, sans informations, pourraient décider de s’y aventurer,” conclut Greco.