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La Bundesbank, banque centrale allemande, fait face à des pertes historiques qui reflètent les conséquences des politiques monétaires expansives passées. Le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, a également annoncé un projet de réforme de la dette en Allemagne.
Pertes records de la Bundesbank
Depuis deux ans, les banques centrales européennes subissent de plein fouet les effets d’une politique monétaire longtemps très expansive, marquée par des achats massifs de titres. La Bundesbank a récemment annoncé un bilan négatif de 19,2 milliards d’euros pour 2024. Sans la dissolution de quelques réserves restantes, ce chiffre aurait même approché les 20 milliards d’euros. C’est la première perte enregistrée par la Bundesbank depuis 1979, et elle constitue également la plus importante de son histoire.
Situation de l’Europäische Zentralbank (EZB)
La semaine dernière, la Banque centrale européenne (EZB) a signalé un déficit de près de 8 milliards d’euros pour 2024. L’année précédente, ces deux banques centrales avaient déjà frôlé des pertes de plusieurs milliards mais avaient pu compenser ces déficits par des réserves. Cependant, cette année, ces réserves sont presque épuisées, entraînant des pertes significatives.
Causes des pertes
Les pertes sont principalement dues aux achats massifs de titres des années précédentes, qui ont créé une surliquidité dans le système. Les banques centrales, y compris la Bundesbank, ont largement acquis des obligations d’État à des taux d’intérêt très bas. Les obligations allemandes, en raison de la bonne cote de crédit de l’Allemagne, offrent des rendements très faibles.
De plus, les banques centrales sont tenues de rémunérer les dépôts à court terme des banques commerciales. Cela n’a pas constitué un problème pendant la période des taux d’intérêt nuls et négatifs. Cependant, l’augmentation rapide des taux directeurs par l’EZB, de -0,5 % à 4 %, a considérablement accru les coûts.
Perspectives d’avenir
Les dirigeants de la Bundesbank ont indiqué que ces charges devraient rester élevées dans les années à venir, bien qu’elles diminuent progressivement. Les obligations à faible rendement arriveront à échéance et les coûts de financement pour les dépôts devraient également diminuer. Toutefois, la Bundesbank devra continuer à naviguer dans des eaux troubles, comme cela a été le cas dans les années 1970, où elle avait également enregistré d’importantes pertes cumulées.
Réforme de la dette allemande
Face à cette situation, Joachim Nagel a annoncé qu’un nouveau projet de réforme de la « Schuldenbremse » ou frein à la dette serait présenté dans moins de deux semaines. Il a souligné l’importance de maintenir ce mécanisme comme un instrument de stabilité. Cependant, il a également noté que le contexte économique en Allemagne a considérablement changé depuis l’établissement de cette règlementation il y a 15 ans.
La pression en faveur d’une réforme visant à libérer des fonds pour les investissements dans les infrastructures, la défense et la protection du climat augmente de manière significative.