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Mohamed Bennis dévoile ‘Palestine, mémoire des résistances’
Le poète et écrivain marocain Mohamed Bennis exprime dans l’introduction de son livre sur la Palestine :
« J’aimerais écrire un mot. Palestine. Dans un livre dont les pages n’ont pas de fin. J’aimerais continuer à l’écrire jour après jour, puis que quelqu’un d’autre, qui viendra après moi, continue à l’écrire. Et que l’écriture ne s’arrête pas de génération en génération. Un mot qui est le début de la parole, et la fin, à la fois. Une exclamation, je dis. Plus vaste que le désir et plus éloigné. Un seul mot. Palestine. En encre noire sur une feuille blanche, elle se termine pour recommencer sans cesse. Un mot qui se répète à l’infini. Palestine. Par une main qui change, d’une langue à d’autres. »
Dans cet ouvrage encyclopédique intitulé ‘Palestine, mémoire des résistances’, qui compte 423 pages et a été publié en 2021 par le Centre culturel du livre, Bennis cherche à « sortir la Palestine de l’isolement dans lequel la machine infernale américaine et israélienne a voulu la placer, en préparation d’une funérailles qui n’auront pas lieu grâce au déluge d’Al-Aqsa qui a surpris le monde le 7 octobre 2023, en ravivant la mémoire et en offrant un témoignage créatif et culturel sur la Palestine ».
Un livre de connexions
C’est le point de départ du livre ‘Connexions’, dédié au sociologue marocain décédé Abdelkébir Khatibi, qui avait consacré dans les années 1970 un livre à la Palestine intitulé ‘La fièvre blanche, le sionisme et la conscience malade de la gauche européenne’. Ce livre, qui a été traduit en arabe sous le titre ‘Le sionisme et la gauche occidentale’, est un ouvrage unique qui a confronté les larmes du philosophe français Jean-Paul Sartre sur Israël et a offert un jugement éclairé sur l’idéologie sioniste tout en proclamant son soutien à la cause palestinienne.
Le contexte et l’engagement de Bennis
Le poète marocain aspire à réaliser un ancien désir, celui de donner un sens à sa conscience politique à travers la question palestinienne, présente dans de nombreuses de ses œuvres poétiques et en prose. Il reste également fidèle à sa promesse faite à des amis palestiniens en 2017 de rassembler tout ce qu’il a écrit sur la Palestine dans un livre.
Une mémoire collective
Ce livre reflète une vision antidote à l’annonce des derniers chapitres de la « transaction du siècle », poussant Bennis à rouvrir ses anciens dossiers et à rassembler tout ce qu’il a écrit et lu sur le sionisme et la Palestine. Il est convaincu que cette « transaction » ne pourra effacer le nom de la Palestine, conscient que « ce qui se réalise sur le terrain est la résistance, une résistance complexe et intégrée ».
La question palestinienne est omniprésente dans les écrits de Mohamed Bennis et son engagement précoce pour la défense de cette cause est reconnu. Son retrait de la présidence du prix Sheikh Zayed pour le livre, au début du processus de normalisation, témoigne de sa profonde conviction envers cette question fondamentale.
Choix rigoureux des textes
En ce qui concerne les critères de sélection des noms présentés dans son ouvrage, Bennis explique que le livre inclut « des noms palestiniens, marocains, deux noms arabes, et des noms non arabes de diverses langues et cultures, alliant anciens et contemporains, juifs, chrétiens et musulmans, écrivains, penseurs, historiens et scientifiques ».
Il précise :
« L’essence du livre est que, en 2017, j’ai promis à certains frères palestiniens de rassembler tout ce que j’ai écrit sur la Palestine depuis les années 1970. Mais lorsque le président américain Donald Trump a annoncé la ‘transaction du siècle’, il est devenu clair que le moment était venu de tenir cette promesse. »
Une mémoire créative
Ce livre, structuré en différentes sections, met l’accent sur la documentation tout en se souciant de la créativité, permettant au lecteur de découvrir ce livre ouvert avec plaisir et sans ordre préétabli. Bennis insiste sur le fait que la mémoire est essentielle, car elle aborde la Palestine dans sa diversité d’événements et d’actions.
« Sans la transmission de cette mémoire, le témoignage sur le temps de la cause palestinienne restera incomplet. »
Enfin, Bennis souligne que la culture joue un rôle crucial dans le soutien à la résistance et que l’histoire de la culture palestinienne, ainsi que celle des solidarités à travers le monde, n’est pas suffisamment reconnue.
L’importance de la culture dans la résistance
Pour Bennis, la culture, tant au niveau arabe qu’international, a sa place pour renforcer l’acte de résistance. Il affirme que « la résistance est la seule solution à la question palestinienne ». Il explique que la résistance palestinienne a mis en avant sa capacité à planifier à long terme et à compter sur elle-même, et que les appels à l’expulsion, comme ceux lancés par Trump, n’ont fait qu’unir le monde contre l’occupation.