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Démantèlement de bombes non explosées à Gaza : un danger persistant
À Gaza, des experts s’attaquent à des bombes non explosées, héritage dangereux de la guerre et menace pour les civils. Al Jazeera a documenté le processus de désamorçage de bombes larguées par des avions israéliens pendant le dernier conflit, qui n’ont pas explosé et continuent de représenter un risque pour la vie des Palestiniens vivant dans les zones touchées.
Un groupe spécialisé en ingénierie explosive a été accompagné par Al Jazeera dans ce que ses membres décrivent comme une « mission difficile », en raison de la présence de bombes américaines de différentes types et tailles au milieu des zones résidentielles.
Le personnel d’ingénierie a pris soin d’éloigner les citoyens des lieux où se trouvaient les bombes non explosées avant de commencer le désamorçage, mettant en place des mesures de sécurité pour prévenir toute explosion accidentelle pouvant blesser des personnes à proximité. La zone a été sécurisée pour éviter tout rapprochement des habitants, réduisant ainsi les pertes potentielles en cas d’explosion.
Procédures de sécurité
Le responsable de l’équipe a expliqué à Al Jazeera la nature des bombes lâchées par les avions de guerre et l’étendue des destructions qu’elles causent. « Notre mission aujourd’hui consiste à désamorcer plusieurs bombes américaines, notamment des bombes de type MK-83 pesant 1000 livres (plus de 460 kilogrammes), mesurant 3 mètres de long et ayant un diamètre de 50 centimètres. Ces bombes, larguées par les avions israéliens, sont capables de détruire des blocs entiers », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que le processus de désamorçage d’une telle bombe peut prendre plusieurs jours en raison de sa dangerosité et de la complexité de sa conception, d’autant plus qu’elle se trouve dans des zones densément peuplées. Il a souligné que de nombreux restes de guerre israéliens avaient explosé parmi les civils, causant des dizaines de morts et de blessés.
Le responsable a également mentionné que les raisons pour lesquelles certaines bombes ne détonent pas peuvent inclure des défauts de fabrication et des problèmes avec les dispositifs de mise à feu, ou encore la dégradation de certaines munitions due à l’humidité. Une fois larguée, si le pilote découvre que la bombe n’a pas explosé, il n’est pas en mesure de la contrôler à nouveau pour la faire détoner.
À plusieurs reprises durant le conflit, des groupes de résistance palestiniens ont annoncé avoir réutilisé des bombes israéliennes non explosées dans leurs opérations contre les forces d’occupation à l’intérieur de Gaza.
Un risque considérable
Mahmoud Bassal, porte-parole de la protection civile à Gaza, a affirmé que de grandes quantités de restes militaires de l’occupation sont toujours éparpillées dans les rues et sous les bâtiments en ruine, représentant un grave danger pour la vie des citoyens dans la région.
Il a appelé la communauté internationale et les organisations de droits de l’homme à intervenir de toute urgence pour sauver des vies avant qu’il ne soit trop tard. Selon les dernières statistiques du bureau de la presse gouvernemental, Israël a largué 100 000 tonnes d’explosifs lors de son offensive contre Gaza.
En divisant la quantité totale d’explosifs largués par Israël sur la superficie totale de Gaza, qui est de 365 kilomètres carrés, cela représente environ 274 kilogrammes d’explosifs par mètre carré. Chaque habitant de Gaza, qui compte environ 2,4 millions de personnes, a ainsi reçu en moyenne 41,6 kilogrammes d’explosifs.
Les Nations Unies ont mis en garde contre les dangers des mines et des munitions non explosées à Gaza, soulignant qu’elles représentent une menace à long terme et entravent les efforts de reconstruction et de réhabilitation dans la région. Un appel urgent à l’action a été lancé pour traiter ces dangers. Selon le Bureau des Nations Unies pour les affaires de déminage, environ 7 500 tonnes de munitions non explosées sont dispersées à travers Gaza, un processus d’élimination qui pourrait prendre jusqu’à 14 ans.