Table of Contents
Les Zones C : Enjeux et défis en Palestine
Les Zones C représentent la plus grande partie de la Cisjordanie en Palestine, et elles ont été pendant des années un objectif pour l’extrême droite israélienne. Ces zones ont été définies par les accords d’Oslo II en 1995, représentant 61 % du territoire total de la Cisjordanie.
Les autorités israéliennes exercent un contrôle total sur l’administration civile et sécuritaire des Zones C, leur permettant d’exploiter ces territoires pour étendre leurs projets de colonisation et restreindre les communautés palestiniennes.
Israël cherche à aggraver les conditions de vie des Palestiniens dans ces zones en leur interdisant d’exploiter les terres et les ressources, en leur refusant des permis de construire, et en les empêchant de réparer ou d’entretenir leurs logements.
De plus, leurs déplacements sont soumis à un système complexe de permis et de procédures administratives qui restreignent leur liberté de mouvement, en raison de l’expansion du mur de séparation et des barrages militaires.
Situation géographique des Zones C
Les Zones C se situent au cœur de la Cisjordanie, près des ressources aquatiques incluant le mer Morte, le fleuve Jordan et le lac de Tibériade. Ces zones représentent environ 61 % de la surface totale de la Cisjordanie et comprennent des terres disparates, dont une grande partie est située à l’intérieur des frontières des conseils locaux et régionaux des colonies, représentant 70 % de la superficie.
À l’est, elles sont bordées par la Jordanie, tandis qu’un mur de béton de 713 kilomètres les entoure. Ce mur, que les Israéliens appellent « mur de protection contre le terrorisme », est connu par le gouvernement palestinien comme « mur d’annexion et d’expansion ». Sa construction a été initiée par le gouvernement de l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon en 2002, le long de la ligne de cessez-le-feu de 1949.
Population des Zones C
Environ 354 000 Palestiniens vivent dans les Zones C, selon des estimations palestiniennes de 2023, ce qui représente 10 % de la population totale de la Cisjordanie. La majorité des autres Palestiniens réside dans les zones A et B.
En plus des Palestiniens, les Zones C abritent environ 386 000 colons israéliens. La gestion des colons est assurée par ce qui est connu en Israël comme « l’administration de la région de Judée et de Samarie », tandis que les affaires des Palestiniens sont régulées par le coordinateur israélien des activités gouvernementales dans ces zones.
Un rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés en mai 2020 a révélé que les régulations israéliennes empêchent les Palestiniens de construire sur environ 70 % de la superficie des Zones C, rendant presque impossible l’obtention des permis de construire nécessaires.
Conditions de vie et défis
Les communautés palestiniennes dans les Zones C ne sont pas connectées au réseau d’eau, les contraignant à acheter de l’eau transportée par camions. Les démolitions et les expulsions, ainsi que la privation du droit au logement, exacerbent la pauvreté et rendent les conditions de vie extrêmement difficiles, rendant la population vulnérable au déplacement.
Histoire des Zones C
Les Zones C résultent des accords de Taba, un accord intérimaire conclu entre l’Organisation de libération de la Palestine et Israël pour gérer la gouvernance en Cisjordanie et dans la Gaza. Signé à Washington le 28 septembre 1995, cet accord a divisé les territoires palestiniens en trois zones différentes : A, B, et C, chacune ayant des dispositions de sécurité et une administration distinctes.
Exploitation des ressources naturelles
Les Zones C abritent des ressources naturelles riches, y compris des sources d’eau et des zones agricoles. L’exploitation de ces ressources pourrait contribuer au développement économique palestinien, mais les politiques d’occupation empêchent les Palestiniens d’en bénéficier.
Les autorités israéliennes contrôlent environ 80 % des ressources en eau de la Cisjordanie, privant ainsi la majorité des Palestiniens dans les Zones C d’un accès aux réseaux d’eau. Parallèlement, les terres agricoles sont réduites et les agriculteurs palestiniens sont souvent encerclés pour des raisons de « sécurité ».
Politique de démolition et de déplacement
Les gouvernements israéliens successifs ont intensifié le contrôle sur les Zones C par des législations et des politiques visant à les annexer. Entre 2010 et 2025, ces zones ont connu une politique de démolition accrue, avec près de 8 765 structures palestiniennes détruites, principalement sous prétexte de construction non autorisée.
Les opérations de démolition ont conduit à l’expulsion de près de 10 000 Palestiniens, affectant également environ 192 548 autres, selon les données des Nations Unies. Des démolitions ont été signalées à grande échelle dans plusieurs localités, aggravant davantage la situation humanitaire dans la région.