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Un couple ayant réalisé près de 2 milliards d’euros grâce à la vente de matériel de protection individuelle (PPE) durant la pandémie de Covid-19 ne sera pas contraint de témoigner lors de l’enquête gouvernementale en cours. Sarah Stoute, ancienne infirmière âgée de 51 ans, et son mari Richard, âgé de 54 ans, avaient obtenu un contrat pour fournir des blouses et des masques aux hôpitaux du NHS.
Des contrats lucratifs et des équipements inutilisés
À l’issue de ce contrat, il a été révélé qu’environ 1,4 milliard d’euros de PPE fourni par leur entreprise, Full Support Healthcare, n’avait jamais été utilisé et avait été détruit. Bien qu’une partie de l’enquête, dotée d’un budget de 200 millions d’euros, examine les 12 milliards d’euros d’argent public alloués aux entreprises, les Stoute ne seront pas appelés à témoigner.
Samuel Akinsanya, dont la mère, Esther, était infirmière au NHS et est décédée de Covid en avril 2020, a exprimé son choc face à cette décision, déclarant que les Stoute avaient obtenu des contrats gouvernementaux lucratifs sans un examen approprié.
Des accusations de favoritisme
Des critiques ont été formulées concernant les tarifs que Full Support Healthcare aurait perçus, qui seraient apparemment le double de ceux d’autres entreprises privées fournissant du PPE. De plus, aucune de ces commandes n’a été soumise à un appel d’offres. Les Stoute ont affirmé avoir été prévenus en 2019 de la propagation du Covid, ce qui leur aurait permis de constituer d’importants stocks de PPE.
Depuis la conclusion de leur contrat majeur, le couple a effectué des achats extravagants, notamment un bien immobilier de 30 millions d’euros dans les Caraïbes et un manoir dans la campagne anglaise d’une valeur de 6 millions d’euros.
L’enquête sur la gestion de la crise Covid
L’enquête sur la réponse du Royaume-Uni à la pandémie, lancée en juin 2022, entend examiner comment environ 48 milliards d’euros d’équipements médicaux, incluant le PPE, ont été commandés, achetés et distribués. Une attention particulière sera accordée à la « VIP lane », une voie de priorité pour attribuer des contrats gouvernementaux aux entreprises recommandées par des personnalités politiques.
Le gouvernement conservateur de l’époque a commandé plus de 30 milliards d’articles de PPE à des entreprises privées, et l’absence de transparence dans ce processus a soulevé des préoccupations quant à des détournements de fonds et à la sécurité des travailleurs de première ligne.
Les conséquences de l’enquête
Bien que l’enquête ne puisse déclarer personne coupable ou innocent, elle vise à publier des conclusions et des recommandations pour le gouvernement. Présidée par Baroness Heather Hallett, ancienne juge à la Cour d’appel, l’enquête est financée par l’État mais opérée de manière indépendante.
Une enquête distincte menée par la National Crime Agency (NCA) sur une entreprise liée à Baroness Michelle Mone est également en cours, portant sur des contrats d’une valeur dépassant les 200 millions d’euros attribués dans des circonstances controversées.