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Les Traditions de Ramadan au Liban : Un Mois Spirituel Unique
Le mois sacré de Ramadan au Liban a une signification particulière, où se manifestent les valeurs d’harmonie sociale et de spiritualité qui caractérisent ce mois béni.
À l’arrivée de Ramadan, les villes libanaises, de Beyrouth à Tripoli et Sidon, s’illuminent de décorations ramadanesques, comprenant lanternes et croissants lumineux, tandis que les marchés se remplissent de visiteurs préparant le jeûne et célébrant ce mois sacré.
Atmosphère de convivialité et de dévotion
Au Liban, Ramadan est un événement qui unit familles et communautés, créant une atmosphère d’amitié et de joie. Les musulmans veillent à accomplir les prières dans les mosquées, notamment les prières du soir et les Tarawih, dans une ambiance spirituelle unique.
Des célébrations religieuses sont organisées dans les mosquées avec le tir du canon de l’iftar, annonçant l’heure de la rupture du jeûne. Le « musaharati » parcourt les rues la nuit, réveillant les jeûneurs avec les sons de son tambour et ses chants traditionnels.
Le canon de Ramadan et le musaharati
Les Libanais conservent des traditions ramadanesques héritées, parmi lesquelles « Sibanat Ramadan », une ancienne coutume de Beyrouth où les familles sortent en excursions collectives vers les plages le dernier jour de Chaban pour déguster des plats et des douceurs en célébration de l’arrivée de Ramadan.
Dans les villes de Tripoli et Sidon, des groupes soufis défilent dans les rues avant l’observation du croissant, chantant des hymnes et des poèmes religieux pour exprimer leur joie à l’annonce de ce mois béni.
Le canon de Ramadan est l’un des symboles les plus emblématiques de ce mois au Liban, tiré la veille de Ramadan pour signaler le début du jeûne, puis tiré tout au long du mois pour annoncer les heures de rupture du jeûne et de reprise.
Cette tradition remonte à l’époque ottomane, lorsque le canon était placé dans la caserne de Rabieh surplombant Beyrouth et transporté par des mules jusqu’à la caserne de Mar Elias.
Bien que cette coutume ait été interrompue pendant la guerre civile libanaise (1975-1990), elle a depuis été ravivée pour devenir une partie intégrante du patrimoine populaire libanais.
Malgré son déclin à l’ère moderne, certaines villes et villages libanais continuent de préserver l’habitude du « musaharati », qui parcourt les rues la nuit en frappant son tambour et en répétant des phrases telles que « Réveille-toi, ô dormeur, l’unique est éternel… Ramadan est généreux ».
Des soirées coraniques et des marchés animés
Les associations et institutions religieuses et culturelles au Liban veillent à organiser des concours de récitation et de mémorisation du Coran, invitant des lecteurs célèbres de différents pays arabes et islamiques à animer des soirées coraniques dans les mosquées, ponctuées de compétitions de mémorisation et de récitation.
Ces événements attirent un large public, offrant aux Libanais une opportunité de renforcer leur spiritualité et de se rapprocher de Dieu dans une ambiance de foi unique.
Le mois de Ramadan est également une période florissante pour les marchés libanais, où les principales villes comme Beyrouth et Tripoli connaissent une activité commerciale intense.
Dans ce contexte, Asaad Hariri, président de l’Association des commerçants du Liban-Nord, a déclaré à l’agence de presse qatarie (QNA) que les Libanais accueillent le Ramadan cette année dans une ambiance joyeuse après des années de crises successives.
Hariri a ajouté que l’association s’efforce d’organiser des événements commerciaux pendant ce mois, tels que le « mois de shopping », où les marchés restent ouverts de longues heures pour accueillir visiteurs et acheteurs.
La ville de Tripoli s’engage à ouvrir ses marchés à deux moments, avant et après l’iftar, tandis que cafés et restaurants restent fréquentés jusqu’à l’heure du suhoor, dans une ambiance ramadanesque emplie de convivialité et de célébration de ce mois sacré.
Tripoli, connue comme « la capitale du nord », se distingue par ses illuminations ramadanesques uniques, attirant des visiteurs de tout le Liban, ainsi que des Arabes résidants et des touristes.
L’atmosphère de Ramadan à Beyrouth
Beyrouth accueille le mois de Ramadan dans un décor éclatant, ses rues illuminées par des lumières et des lanternes, avec des défilés et des processions ramadanesques pour célébrer l’arrivée de ce mois sacré.
Les célébrations traditionnelles de scoutisme faisaient autrefois partie du paysage ramadanesque, mais ont été remplacées par des processions décorées de sculptures patrimoniales parcourant les rues, accompagnées de chants et d’hymnes spécifiques au mois béni.
La société libanaise se distingue par ses traditions ancrées de solidarité pendant Ramadan, avec des « tables de Rahman » établies dans diverses régions pour rompre le jeûne des pauvres et des nécessiteux, tandis que des associations caritatives distribuent des repas « iftar » aux passants dans les rues avant l’appel à la prière du Maghreb, illustrant ainsi les valeurs de solidarité sociale et de compassion qui caractérisent ce mois béni.
Des saveurs héritées
Le mois de Ramadan au Liban ne serait pas complet sans ses plats délicieux transmis de génération en génération. La salade fattouche occupe une place centrale sur les tables, suivie de plats principaux tels que la mloukhieh, les kebbés farcis, les feuilles de vigne, les dolmas et le taboulé.
Les boissons ramadanesques, telles que le jallab, le tamarin, le caroubier et le Qamar al-Din, sont également très présentes.
Les douceurs libanaises occupent une place spéciale, avec des plats tels que le kelaaj, les qatayef, les zad al-sit, le knafeh au fromage, le halawet al-jibn, les shaybiya et le riz au lait figurant parmi les mets ramadanesques qui embellissent les tables libanaises.
Le mois de Ramadan au Liban reste une occasion particulière où se manifestent la spiritualité et les traditions ancestrales, permettant aux Libanais de partager des moments de joie, de culte et de solidarité, illustrant ainsi la richesse et l’authenticité du patrimoine libanais.