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À l’aéroport Toulouse-Blagnac, un compromis a été proposé pour gérer les nuisances nocturnes liées aux vols. En septembre dernier, le préfet de Haute-Garonne a suggéré d’interdire les décollages entre minuit et 6h et de limiter les arrivées à 400 vols par an, sans instaurer un couvre-feu total.
Pressions des compagnies low cost
Six mois après cette proposition, aucune décision ministérielle n’a encore été prise. Selon un élu, « le ministère de la Transition écologique a donné son feu vert, mais le ministère des Transports est davantage influencé par les compagnies aériennes, notamment low-cost, qui souhaitent revoir les quotas ». Ryanair, qui a connu une forte croissance à l’aéroport, conteste l’étude d’impact du cabinet CGX, jugeant que certains effets économiques n’ont pas été pris en considération.
Impact sur l’emploi
Le cabinet CGX a établi qu’un avion basé à Toulouse génère environ 140 emplois. C’est pourquoi un couvre-feu total a été écarté, car il aurait menacé plus de 1 100 emplois directs. En 2023, l’aéroport a enregistré plus de 500 arrivées nocturnes, ce qui signifie qu’une centaine de vols pourrait être affectée par la régulation proposée. Ce sujet est particulièrement sensible alors que l’aéroport peine à retrouver son niveau d’activité d’avant la crise.
Processus d’approbation
Une fois l’arrêté ministériel publié, celui-ci devra être examiné par la commission consultative de l’environnement, qui inclut des acteurs de l’aéronautique, des associations environnementales, des élus et des riverains. Après cet avis consultatif, l’arrêté sera soumis à l’Acnusa (Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires) et aux autorités européennes, ce qui pourrait retarder son entrée en vigueur, initialement prévue pour fin 2025 ou début 2026.
Baisse des vols entre minuit et 6h
En attendant, l’aéroport a déjà pris des mesures pour réguler les vols de nuit. L’été dernier, il a mis fin à la programmation des vols commerciaux entre minuit et 6h du matin et n’autorise plus de décollage après 23h. Philippe Crébassa, président d’ATB, a annoncé que 2024 pourrait être la meilleure année en termes de vols nocturnes, avec une baisse significative de 23 % par rapport à 2023.
Il a également souligné une diminution des vols tardifs à cause de retards, en baisse de 26 % sur un an. Toutefois, le collectif CCNAAT a signalé une augmentation des vols entre 22h et minuit, indiquant une pression persistante sur la régulation des nuisances aériennes.
