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La cinéaste suisso-québécoise Léa Pool a récemment réalisé «Hôtel silence», un film sorti le 19 mars. Dans cette rencontre, elle partage sa vision du cinéma et son lien intime avec les lieux qu’elle choisit pour ses histoires.
Une œuvre ancrée dans la réalité
Léa Pool a revu tous ses films lors d’une rétrospective à Montréal, offrant un regard nouveau sur son parcours. Son dernier film, «Hôtel silence», aborde le thème de la dépression à travers le personnage de Jean, un homme de 52 ans qui, accablé par la vie, cherche à fuir sa douleur. Hanté par le départ de sa femme et la vieillesse de sa mère, il fait le choix difficile de dire adieu à sa fille pour se reconstruire dans un hôtel désaffecté, peuplé d’une famille singulière.
Le cadre de tournage
«Cet endroit existe vraiment», raconte Léa Pool en parlant de l’hôtel, construit comme un paquebot avec un court de tennis sur son toit. Le tournage s’est principalement déroulé sur place, à l’exception de quelques scènes recréées à Genève. Ce lieu, bien qu’occupé par un homme qui s’en occupe seul, possède un attrait unique, même si l’humidité y est un défi.
Un motif récurrent
L’hôtel est un motif récurrent dans le cinéma de Léa Pool. Elle mentionne avoir précédemment réalisé «La femme de l’hôtel» et «Hotel Chronicles». Pour la cinéaste, «l’hôtel est un lieu de passage, de transit, un endroit où l’on peut soit grandir, soit se casser la figure».
L’inspiration littéraire
«Hôtel silence» s’inspire également du roman islandais «Ör», écrit par Auður Ava Ólafsdóttir. Léa a été profondément touchée par le personnage en détresse et a voulu éviter les conclusions hâtives. Elle préfère délibérément laisser la fin de l’histoire ouverte, suggérant plusieurs possibilités sur ce qui pourrait advenir après le film.
Des films à la modestie réfléchie
Léa Pool observe son parcours cinématographique avec sérénité. Elle ne recherche pas la grandeur ou des castings de stars, mais privilégie la sensibilité et l’authenticité dans ses œuvres. Lors d’une rétrospective, elle a pu revisiter ses films et se rendre compte qu’elle n’aurait rien changé, même avec plus de moyens. La cinéaste a participé à plusieurs festivals internationaux, mais avoue ne pas avoir de regrets quant à son absence à Cannes.
Une vision personnelle
«J’aime créer sans juger les œuvres des autres», affirme Léa Pool, soulignant son approche personnelle et ouverte envers le cinéma. Sa filmographie témoigne de son engagement à réaliser des œuvres qui résonnent avec sa propre sensibilité.
Un processus créatif
La préparation du tournage a été éprouvante pour Léa Pool, surtout en ce qui concerne la capture de la lumière. En collaboration avec le chef opérateur Denis Jutzeler, elle a dû faire face à des conditions climatiques imprévisibles, rendant le tournage à la fois un défi et un plaisir.