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Erdogan avertit contre toute menace à l’ordre public en Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré, ce vendredi, que la Turquie ne tolérera aucune menace à l’ordre public et a promis de faire preuve de fermeté face aux actes de vandalisme et de violence dans les rues, alors que les manifestations contre l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, continuent de s’intensifier.
Déclarations d’Erdogan lors des festivités de Nevruz
Dans un discours prononcé lors d’un événement célébrant la fête de Nevruz à Istanbul, Erdogan a affirmé : « Nous ne permettrons pas de désordre public et nous ne céderons pas face à la destruction ou au terrorisme dans les rues. Nous disons aux fauteurs de troubles que nous ne laisserons pas les voleurs semer la confusion. »
Il a également critiqué l’appel du leader du Parti républicain du peuple, Ozgur Ozel, à descendre dans la rue au lieu de recourir à la justice, le qualifiant d’« erreur et d’irresponsabilité », en pleine période de restrictions sur les rassemblements publics imposées par le gouvernement pour quatre jours.
Réactions du gouvernement face aux manifestations
Plus tôt, le gouvernement avait mis en garde contre des appels « illégaux » de l’opposition à organiser des manifestations dans les rues suite à l’arrestation d’Imamoglu, après que des milliers de personnes aient manifesté à travers le pays ces deux derniers jours.
Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a signalé l’arrestation de 53 personnes et 16 policiers blessés lors des manifestations qui ont commencé dans des universités et au siège de la municipalité d’Istanbul, accompagnées d’affrontements sporadiques.
L’arrestation d’Imamoglu et ses implications politiques
Les autorités ont arrêté Imamoglu, il y a deux jours, pour des accusations de « corruption » et de « soutien à un groupe terroriste ». Cet homme est considéré comme le principal rival politique d’Erdogan, le devançant dans certains sondages d’opinion.
Le Parti républicain du peuple, auquel appartient Imamoglu, a dénoncé cette arrestation comme étant motivée par des raisons politiques et a appelé à des manifestations. Le leader du parti a déclaré que l’opposition entend poursuivre ses manifestations, affirmant : « Nous serons dans les rues à partir de maintenant. Attention, les rues sont à nous, les places sont à nous. »
Contexte électoral et avenir d’Imamoglu
L’arrestation d’Imamoglu, âgé de 54 ans et ayant été maire d’Istanbul pendant deux mandats, intervient quelques jours avant que le Parti républicain du peuple ne le désigne comme candidat à l’élection présidentielle prévue ce dimanche.
Les prochaines élections présidentielles sont programmées pour 2028, et Erdogan, âgé de 71 ans, a épuisé ses possibilités de candidature à la présidence, limitées à deux mandats. Pour se présenter à nouveau, il devra appeler à des élections anticipées avant la fin de son mandat actuel.
Imamoglu a été arrêté un jour après que l’Université d’Istanbul a annulé son diplôme, ce qui, s’il est confirmé, l’empêcherait de se présenter à la présidence selon les règles constitutionnelles exigeant que les candidats possèdent un diplôme universitaire après quatre années d’études.