Table of Contents
De violents affrontements ont eu lieu à Istanbul lors d’une manifestation contre l’arrestation du maire Ekrem Imamoglu, attirant plus de 10 000 participants. Un vidéo diffusée par Cumhuriyet montre des agents anti-émeute utilisant du spray irritant pour disperser un groupe de manifestants qui tentaient de se diriger vers la célèbre place Taksim, un lieu emblématique des manifestations à Istanbul, actuellement complètement barricadé et surveillé par les forces de l’ordre.
Tensions politiques et arrestations
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie « ne sera pas remise au terrorisme de rue », en réponse aux manifestations déclenchées par l’arrestation d’Imamoglu, considéré comme son principal rival politique. Erdogan a également qualifié la voie proposée par le président du CHP, le principal parti d’opposition, de « cul-de-sac ». Ce dernier a d’ailleurs appelé à de nouvelles manifestations pour la soirée.
Les manifestants se sont rassemblés près de la mairie d’Istanbul, où une nouvelle nuit de protestation a été convoquée par le CHP. Imamoglu a été arrêté sur des accusations de corruption et de terrorisme, qu’il a fermement niées lors de son interrogatoire.
Mesures de sécurité renforcées
Les autorités ont interdit les manifestations pour Imamoglu et ont fermé la zone autour de la mairie au trafic, avec une présence massive de policiers et de véhicules blindés. La préfecture d’Istanbul a annoncé la fermeture des principales voies menant à la mairie pour 24 heures, tandis que la place Taksim est également complètement barrée.
Arrestations liées aux réseaux sociaux
Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a informé qu’au moins 54 personnes avaient été arrêtées pour « incitation à commettre un crime » et « incitation à la haine et à l’hostilité » en lien avec des messages postés sur les réseaux sociaux après l’arrestation d’Imamoglu. Au total, 326 suspects ont été identifiés, dont 72 se trouvent à l’étranger, et les forces de police travaillent à capturer ceux qui n’ont pas encore été appréhendés.
Suite à l’arrestation du maire, les principaux réseaux sociaux et services de messagerie tels que X, Instagram, Facebook, YouTube et WhatsApp ont été bloqués pendant environ 40 heures, avant que les restrictions soient levées.
Manifestations dans tout le pays
Les protestations se sont étendues à d’autres villes, notamment Ankara, Izmir, Adana, Mersin, Konya et Antalya. À Istanbul, des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et la police près de la mairie, malgré l’interdiction des manifestations jusqu’à dimanche. Seize agents ont été blessés lors des échauffourées, tandis que la présidence a nié l’utilisation de balles en caoutchouc contre les manifestants.
Les tensions ont également été palpables à Izmir et Ankara, où des étudiants ont protesté tard dans la nuit, lançant des objets à la police, qui a réagi avec des gaz lacrymogènes. Le CHP a annoncé que les manifestations continueraient malgré les avertissements du ministre de la Justice, Yilmaz Tunc, qui a qualifié ces appels de « inacceptables » et « illégaux ».