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Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics à quatre ans de prison, dont deux ferme, et cinq ans d’inéligibilité, le Rassemblement national, encore sous le choc, met sur pied sa contre-offensive, mardi 1er avril. Face à une décision de justice que le parti considère comme un « scandale démocratique », il entend mobiliser son électorat et prendre à témoin l’opinion, avec une riposte tous azimuts lancée en catastrophe.
Un tour des plateaux télé
Sur le champ médiatique, Marine Le Pen, qui a annoncé faire appel du jugement, a donné le ton sur le plateau du journal de 20 heures de TF1, au soir de sa condamnation. « Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi », a-t-elle promis, devant huit millions de téléspectateurs.
Le lendemain matin, son entourage était déployé dans les émissions matinales pour cibler les juges. « Nous ne sommes plus dans un Etat de droit », a accusé le vice-président du parti Louis Aliot. Tout en « condamnant les menaces » à leur égard, le président du RN, Jordan Bardella, a dénoncé une « tyrannie des juges », qualifiés de « rouges » car « on a le sentiment que ça se tourne souvent contre un camp politique ».
Une pétition pour « mettre la pression »
Pour l’occasion, le groupe RN à l’Assemblée nationale a ouvert aux caméras les portes de sa réunion hebdomadaire au Palais-Bourbon, mardi matin. « Nous allons organiser des mobilisations qui seront évidemment pacifiques et démocratiques », a promis Jordan Bardella devant une centaine de députés et d’eurodéputés.
Une pétition, lancée le 13 novembre après les réquisitions, a engrangé « plusieurs centaines de milliers de signatures », a précisé Jordan Bardella. Cette pétition est au cœur de la contre-offensive auprès des électeurs et de l’opinion. L’objectif est d' »affirmer le soutien populaire contre cette décision », explique-t-on au QG, où un tract a été élaboré à la hâte, à l’effigie de Marine Le Pen, la mine grave, ceinte de l’écharpe tricolore. Tirée à « plusieurs centaines de milliers d’exemplaires », cette brochure invite les électeurs à signer le texte pour « sauver la démocratie » et « soutenir Marine ».
Des militants envisagent de « monter à Paris »
Pour relayer largement ce tract et ses discours, le parti s’appuie sur ses fédérations et ses 156 parlementaires (123 députés, 30 eurodéputés et trois sénateurs). « Partout où vous allez, dites aux Français qu’ils peuvent compter sur nous, on sera là jusqu’au bout, jusqu’à la victoire », leur a demandé Marine Le Pen. Jordan Bardella les a appelés à participer pendant le week-end à « des opérations de tractage et des points de rencontre ».
Le RN veut aussi mobiliser sa base. « Nous serons partout sur le terrain au cours des prochaines semaines », promet Jordan Bardella dans une lettre aux adhérents du RN. « Ne les laissez pas vous confisquer votre liberté », conclut-il dans ce courrier. Dans la circonscription de Marine Le Pen, les militants envisagent aussi de s’organiser pour « monter à Paris pour un rassemblement pacifique ».
Image de Marine Le Pen et Jordan Bardella