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Un avocat de haut niveau au ministère de la Justice a été suspendu samedi après avoir remis en question la déportation d’un homme du Maryland vers El Salvador, selon des informations rapportées par *The New York Times*.
Contexte de la suspension
Un courrier obtenu par le journal et adressé à Erez Reuveni, directeur par intérim de la division de contentieux en matière d’immigration, indique qu’il a été suspendu par le procureur général adjoint, Todd Blanche, pour ne pas avoir respecté « une directive de vos supérieurs ». Cette suspension intervient seulement deux semaines après sa promotion.
Réactions du ministère de la Justice
Le procureur général Pam Bondi a déclaré au *Times* : « À ma demande, chaque avocat du ministère de la Justice est tenu de défendre avec ardeur les intérêts des États-Unis. » Elle a précisé que « tout avocat qui ne respecterait pas cette directive sera confronté à des conséquences ».
Le cas de Kilmar Armando Abrego Garcia
Reuveni a comparu devant un tribunal vendredi, où un juge fédéral lui a demandé si la déportation de Kilmar Armando Abrego Garcia était justifiée. L’avocat a reconnu que Garcia, qui avait un ordre du tribunal lui permettant de rester aux États-Unis, n’aurait pas dû être déporté et a exprimé sa frustration face à cette affaire.
Procédures et accusations
Reuveni a demandé au juge un délai de 24 heures pour convaincre l’administration Trump de commencer le processus de réintégration d’Abrego Garcia. Cependant, dans ce délai, Blanche a affirmé que Reuveni avait « engagé une conduite préjudiciable à votre client ». L’avocat, qui a 15 ans d’expérience au ministère de la Justice, a été suspendu avec solde et a été bloqué de son email professionnel.
Décision du tribunal et implications
Le juge Paula Xinis à Washington a estimé que les autorités avaient agi sans « base légale » en arrêtant Abrego Garcia et en l’envoyant dans une méga-prison au Salvador sans respecter les procédures adéquates, accordant à l’administration un délai jusqu’à la fin de lundi pour le ramener.
Samedi, le ministère de la Justice a demandé à la cour d’appel fédérale supérieure à Xinis de suspendre son ordonnance. Les avocats du département ont qualifié l’ordre de « difficile à défendre », arguant qu’il obligeait les accusés à effectuer une action pour laquelle ils n’avaient pas d’autorité indépendante.
Accusations contre Abrego Garcia
Le ministère a accusé Abrego Garcia d’être membre de MS-13, un gang actif dans plusieurs pays d’origine salvadorienne. Cependant, peu de preuves ont été présentées pour étayer ces allégations, que Garcia a catégoriquement rejetées. Le juge Xinis a déclaré lors de l’audience vendredi : « Dans une cour de justice, lorsqu’une personne est accusée d’appartenir à une organisation aussi violente, cela doit passer par un processus formel. Je n’ai pas encore entendu cela de la part du gouvernement. »