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Les électeurs australiens dans le flou sur les objectifs climatiques

by Sara
Australie

Les électeurs australiens se retrouvent dans l’incertitude concernant les objectifs climatiques, alors que la Coalition a été contrainte de réaffirmer son engagement envers l’accord de Paris. Cette clarification est intervenue après que son porte-parole en matière d’énergie, Ted O’Brien, ait semblé remettre en question cet engagement lors d’un débat à Canberra, à quelques semaines d’une élection fédérale au cours de laquelle la politique énergétique devient un sujet brûlant.

Engagement envers l’accord de Paris

Dans le cadre de l’accord de Paris, l’Australie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 43 % d’ici la fin de la décennie par rapport aux niveaux de 2005. O’Brien a déclaré que la Coalition examinerait cet objectif si elle remportait les élections, et a éludé une question sur la possibilité qu’un gouvernement Dutton reste signataire de l’accord de Paris, en affirmant que la Coalition agirait « toujours dans l’intérêt national ».

Peu de temps après le débat, la Coalition a dû préciser les commentaires d’O’Brien et réaffirmer son engagement envers Paris. Cependant, il semble que la Coalition envisage de réduire l’objectif de 2030 si elle est élue le mois prochain, ce qui affaiblirait notre engagement bipartisan en faveur d’une neutralité carbone d’ici 2050 et irait à l’encontre des intérêts climatiques mondiaux.

Révision de l’objectif de 2030

La Coalition conteste depuis longtemps les affirmations du Parti travailliste selon lesquelles l’objectif de 43 % pourrait être atteint. En juin dernier, le chef de l’opposition, Peter Dutton, avait déclaré que le gouvernement Albanese n’avait « aucune chance d’atteindre les objectifs fixés » et qu’il n’était pas judicieux de signer des engagements que l’on ne pourrait pas respecter.

En janvier, Dutton avait affirmé qu’un gouvernement de la Coalition resterait partie intégrante de l’accord de Paris, et ce, malgré le retrait de Donald Trump des États-Unis de cet accord. Jeudi, O’Brien a confirmé qu’un gouvernement de la Coalition examinerait l’objectif de 43 %. Dans cette réévaluation, trois facteurs seraient considérés : la trajectoire des émissions de l’Australie, l’état de l’économie et le panel de politiques de la Coalition, comprenant l’énergie nucléaire et l’augmentation de l’utilisation du gaz.

Défis pour atteindre l’objectif de 43 %

Au cours du débat, Chris Bowen a affirmé que l’Australie était « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif de réduction des émissions. Il a cité une analyse de son ministère montrant que les émissions devraient être 42.6 % inférieures aux niveaux de 2005 en 2030. Cependant, l’Australie devra redoubler d’efforts pour atteindre cet objectif, nos réductions d’émissions ayant stagné depuis 2021.

Les projections du gouvernement reposent sur l’objectif de 82 % de production électrique renouvelable d’ici 2030, ce qui est possible mais très difficile, étant donné que nous en sommes actuellement à environ 45 %. Elles dépendent également de deux politiques visant à réduire les émissions en dehors du secteur électrique, dont les résultats ne sont pas encore clairs.

Les implications d’un éventuel retrait de la Coalition

Même si un gouvernement Dutton restait engagé dans l’accord de Paris, réduire l’objectif de 43 % poserait de nombreux problèmes. La menace d’un changement climatique dangereux est réelle et grandissante. L’accord de Paris vise à maintenir la température mondiale moyenne « bien en dessous » de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, idéalement à moins de 1.5 °C. Cependant, selon les données officielles, la température mondiale moyenne a dépassé 1.5 °C pendant 11 mois l’année dernière.

Bien que l’accord de Paris soit un traité international juridiquement contraignant, il existe beaucoup de débats sur la véritable signification de ce terme. Certains soutiennent que les engagements nationaux de réduction des émissions ne sont pas juridiquement contraignants et peuvent être révisés dans un sens ou un autre. Cependant, toute révision à la baisse des objectifs pourrait donner une mauvaise image sur la scène internationale.

À l’avenir

Le gouvernement Albanese a choisi de ne pas annoncer d’objectif pour 2035 avant les élections. L’opposition a déclaré qu’elle ne fixerait pas de cible pour 2035 tant qu’elle n’est pas au pouvoir. Cela signifie que les électeurs seront laissés dans l’incertitude sur cette question cruciale lorsqu’ils se dirigeront vers les urnes.

Actuellement, la Coalition semble compter sur son plan controversé d’énergie nucléaire pour atteindre l’objectif bipartisan d’émissions nettes nulles d’ici 2050. Toutefois, des analystes ont averti que ce plan entraînera des émissions supplémentaires significatives d’ici là. Parallèlement, il reste encore beaucoup à faire en dehors du secteur énergétique pour respecter les engagements climatiques de l’Australie.

Objectifs Climatiques | Australie | Climat | Élections | Objectifs | Paris
source:https://www.theguardian.com/australia-news/commentisfree/2025/apr/11/australian-voters-are-left-in-the-dark-on-climate-targets-as-they-head-to-the-ballot-box

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