Table of Contents
Donald Trump, président des États-Unis, multiplie les revirements qui secouent les marchés financiers mondiaux. Entre ses déclarations contradictoires sur Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, et ses annonces concernant les droits de douane imposés à la Chine, l’incertitude domine, provoquant des réactions vives sur les places boursières.
Jerome Powell : entre menaces et démentis
Après plusieurs menaces à l’encontre de Jerome Powell, Donald Trump a finalement assuré qu’il « n’avait pas l’intention » de le démettre de ses fonctions. Il a cependant exprimé son souhait de voir le président de la Fed « un peu plus actif » pour réduire les taux d’intérêt. « S’il ne le fait pas, est-ce que c’est la fin ? Non », a-t-il ajouté. Ce changement de ton intervient après que Trump avait qualifié Powell d’« immense loser » la semaine précédente, critiquant sa lenteur à baisser les taux.
Ces déclarations opposées créent une grande incertitude parmi les investisseurs. John Plassard, expert en investissement pour Mirabaud, observe : « Quand Trump dit A, les marchés anticipent B… mais il peut revenir à A ou inventer C. Cette imprévisibilité transforme chaque déclaration en bombe potentielle. »
Les droits de douane sur la Chine en recul
Lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche, Donald Trump a reconnu que les surtaxes de 145 % imposées aux produits chinois étaient « très élevées » et qu’elles allaient diminuer. Il a précisé : « Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre. Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qui se passe », tout en soulignant qu’elles ne reviendraient « pas à zéro ».
Cette annonce intervient alors que la guerre commerciale entre Washington et Pékin avait conduit à une escalade des droits de douane, les États-Unis appliquant des surtaxes jusqu’à 145 %, auxquelles la Chine avait répondu par des taxes allant jusqu’à 125 % sur les produits américains.
Réactions des marchés et stratégie présidentielle
Les marchés mondiaux ont accueilli favorablement ce ton plus conciliant, avec une nette hausse des Bourses mardi. Scott Bessent, secrétaire du Trésor américain, a souligné que cette détente « devrait donner au monde, aux marchés, un soupir de soulagement », relâchant ainsi une pression accumulée.
En avril, Trump avait déjà opéré un revirement sur ses droits de douane qu’il envisageait d’imposer à l’ensemble des partenaires commerciaux, provoquant un « lundi noir » sur les places financières. Ce changement brusque avait suscité de nombreuses interrogations, même si des proches du président avaient défendu cette volte-face comme une « stratégie économique brillante » pour faciliter les négociations internationales.
Trump a confessé avoir ressenti la nervosité des investisseurs et la peur grandissante sur les marchés : « J’avais l’œil sur le marché obligataire », a-t-il précisé. En effet, la guerre commerciale avait entraîné une flambée des taux d’emprunts américains, fragilisant potentiellement la confiance économique.
Les enjeux pour l’économie mondiale
L’instabilité du marché obligataire, notamment celle des Treasuries, représente une menace systémique aussi bien pour l’économie américaine que mondiale. John Plassard analyse : « Trump sait que trop de tension sur les taux — comme un emprunt à 10 ans américain à 5 % — pourrait provoquer une crise de confiance, voire une panique, avec des conséquences politiques pour lui. »
Contrairement à une négociation immobilière, où une sortie de contrat peut être négociée sans dommage majeur, l’économie globale ne permet pas de telles marges de manœuvre. Gouverner en appliquant les codes du business, c’est aussi risquer de voir son action dictée par les fluctuations de la Bourse.