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Une épidémie mondiale d’obésité en progression
Selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne sur huit est aujourd’hui obèse. Depuis 1990, l’obésité a plus que doublé chez les adultes et quadruplé chez les enfants et adolescents à l’échelle mondiale, soulignant une crise sanitaire majeure.
Pourquoi manger tard favorise la prise de poids
Une étude publiée en 2022 dans Cell Metabolism, menée par des chercheurs de la Harvard Medical School et du Brigham and Women’s Hospital, s’est intéressée aux effets de l’heure des repas sur la prise de poids. L’objectif était de comprendre pourquoi le fait de manger tard augmente le risque d’obésité.
Frank Scheer, professeur de médecine et auteur principal de l’étude, explique : « Des recherches antérieures ont montré que manger tard est associé à un risque accru d’obésité, une augmentation de la masse grasse et des difficultés à perdre du poids. Nous avons voulu déterminer les mécanismes en jeu. »
Faim, métabolisme et stockage des graisses : les résultats clés
Les chercheurs ont suivi 16 participants en surpoids ou obèses soumis à deux protocoles alimentaires différents :
- Un premier protocole avec repas pris tôt dans la journée (exemple : 9 h, 13 h, 17 h).
- Un second protocole avec repas décalés de quatre heures plus tard (exemple : 13 h, 17 h, 21 h).
Les autres facteurs, tels que le sommeil, l’activité physique et les apports caloriques, étaient strictement contrôlés.
Nina Vujović, co-auteure de l’étude, précise : « Manger quatre heures plus tard modifie significativement la sensation de faim, la manière dont nous brûlons des calories après les repas, ainsi que le stockage des graisses. »
Un stockage des graisses accéléré avec les repas tardifs
Au-delà de l’augmentation de l’appétit, l’étude révèle que manger tard réduit la dépense énergétique postprandiale, c’est-à-dire que le corps brûle moins de calories après avoir mangé plus tard dans la journée.
Des analyses moléculaires des biopsies de tissu adipeux ont également montré une intensification des processus qui favorisent la formation de cellules graisseuses, facilitant ainsi le stockage des graisses.
Les chercheurs recommandent ainsi de limiter l’apport alimentaire à une fenêtre de 10 heures par jour pour optimiser la gestion du poids et améliorer la santé métabolique.
L’importance de l’heure des repas dans la gestion du poids
Cette étude confirme que, au-delà de la qualité et de la quantité des aliments, le moment où ils sont consommés joue un rôle crucial dans le contrôle du poids et du métabolisme.
Nina Vujović conclut : « Nos travaux montrent qu’un rythme de repas plus tôt dans la journée peut être bénéfique pour la perte de poids et la santé globale. »
Les chercheurs envisagent de poursuivre leurs investigations avec un plus grand nombre de participants et d’explorer l’impact des horaires de repas sur d’autres paramètres, tels que la qualité du sommeil et le risque de maladies chroniques.