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À la suite d’une attaque meurtrière contre des touristes dans la région de Jammu-et-Cachemire, l’Inde a décidé de réduire ses relations diplomatiques avec le Pakistan et de suspendre l’application du traité sur le partage des eaux du fleuve Sindh.
Réduction des relations diplomatiques et suspension du traité des eaux
Mercredi, le gouvernement indien a annoncé une baisse significative du niveau des relations avec le Pakistan, assortie de la suspension immédiate de la « Convention sur les eaux du fleuve Sindh », signée en 1960 entre les deux pays. Ce traité, négocié sous l’égide de la Banque mondiale, régule la répartition des eaux de six rivières, dont trois sont allouées à l’Inde (Sutlej, Beas et Ravi) et trois au Pakistan (Sindh, Jhelum et Chenab).
Le ministre indien des Affaires étrangères, Vikram Misri, a expliqué que cette mesure a été prise à la suite d’un conseil restreint de sécurité où il a été confirmé que l’attaque avait des liens « au-delà des frontières ». Il a précisé que la suspension restera en vigueur tant que le Pakistan ne renoncera pas formellement et définitivement à son soutien au terrorisme transfrontalier.
Par ailleurs, l’Inde a demandé aux conseillers militaires pakistanais présents à l’ambassade du Pakistan à New Delhi de quitter le territoire dans un délai d’une semaine. La principale frontière terrestre entre les deux nations sera également fermée immédiatement, et les ressortissants pakistanais se verront refuser l’entrée en Inde via des visas spéciaux.
Une attaque sanglante à Jammu-et-Cachemire
L’attaque qui a déclenché ces mesures a eu lieu dans la zone de Pahalgam, située dans la région himalayenne contestée de Jammu-et-Cachemire. Des assaillants armés ont ouvert le feu sur un groupe de touristes, faisant 26 morts, dont un ressortissant népalais, et blessant 17 autres personnes. La police indienne a confirmé ces chiffres.
Le groupe armé « Résistance Cachemire », affilié à l’organisation proscrite pakistanaise Lashkar-e-Taiba, a revendiqué la responsabilité de l’attaque via un message sur les réseaux sociaux. Dans son communiqué, cette faction exprime son mécontentement face à la présence de plus de 85 000 « étrangers » dans la région, dénonçant un changement démographique imposé.
Contexte historique et sécurité dans la région
La région de Jammu-et-Cachemire, située dans l’Himalaya et partagée entre l’Inde et le Pakistan, est le théâtre de violences intermittentes depuis le début d’une insurrection anti-indienne en 1989. Ce conflit a causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes au fil des décennies.
Bien que la fréquence des attaques ait diminué ces dernières années, les agressions contre les touristes ne se sont jamais totalement arrêtées. En juin dernier, un autre attentat majeur avait visé un bus transportant des pèlerins hindous, faisant au moins neuf morts et 33 blessés, lorsque le véhicule est tombé dans un ravin à la suite de l’attaque.