Table of Contents
Le livre Le Silence de Bétharram dévoile l’ampleur des violences et du silence qui ont régné pendant cinq décennies dans l’établissement catholique privé Notre-Dame de Bétharram, situé dans les Pyrénées-Atlantiques. Co-écrit par Clémence Badault et Alain Esquerre, l’ouvrage met en lumière un système de maltraitance profondément ancré, touchant des enfants de tous horizons sociaux.
Un silence imposé pendant cinquante ans
Clémence Badault qualifie ce silence de « infini », soulignant qu’il a duré plus de cinquante ans au sein de l’établissement. Selon elle, la violence ne se limitait pas à quelques cas isolés mais concernait un système « extrêmement bien huilé », avec des responsables à tous les niveaux. Professeurs, infirmières scolaires et autres membres du personnel ont été témoins de sévices corporels sévères, allant bien au-delà de simples claques, sans jamais intervenir.
La journaliste confie que l’appellation initiale envisagée pour l’ouvrage était « Le goulag des Pyrénées », une expression qu’elle considère non pas comme une métaphore, mais comme une réalité glaçante.
Des récits poignants et des victimes de toutes origines
Le livre rassemble de nombreux témoignages, dont ceux de victimes issues de milieux variés. Clémence Badault souligne que « tout le monde peut être victime » et insiste sur la nécessité de briser la peur et le silence. Elle rapporte notamment le témoignage puissant de la fille de François Bayrou, qui remet en cause l’idée reçue selon laquelle les enfants des familles influentes auraient été épargnés.
Un autre cas marquant est celui de Loïc, également fils de notables, victime de violences physiques dont quarante témoins ont assisté sans réagir. Chaque victime, ajoute la co-autrice, a eu l’impression d’être seule, ce qui explique en partie leur silence prolongé.
Vers une nouvelle adaptation
Clémence Badault évoque aussi un projet de série télévisée inspirée de ce livre, qui abordera ce sujet inédit en France et ouvrira une discussion plus large sur la violence institutionnelle et le silence qui l’entoure.