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Une nouvelle mission chinoise vers la station spatiale Tianong
Le 24 avril 2025, la Chine a lancé avec succès la mission Shenzhou-20, envoyant trois astronautes chinois vers la station spatiale Tianong. Cette station fait partie des deux stations spatiales actuellement opérationnelles autour de la Terre, aux côtés de la Station spatiale internationale, lancée en 1998.
Cette expédition marque le 15e vol spatial habité de la Chine et la 20e mission dans le cadre du programme Shenzhou, qui a débuté il y a plus de 30 ans.
Le vaisseau spatial Shenzhou-20 a décollé à 17h17 heure locale depuis le centre de lancement de satellites de Jiuquan, situé dans le nord-ouest de la Chine, à bord d’une fusée Longue Marche-2F.
Les trois astronautes sont attendus à bord de la station pour une durée d’environ six mois, où ils réaliseront des expériences scientifiques et assureront des opérations de maintenance.
Le Pakistan entre dans l’ère spatiale avec la Chine
Avec la stabilisation des opérations à bord de Tianong et la fréquence croissante des missions, la Chine envisage désormais d’élargir sa coopération à un niveau international. Récemment, un accord historique a été signé entre la Chine et le Pakistan, ouvrant la voie à l’envoi du premier astronaute pakistanais vers la station spatiale Tianong.
Ce sera la première fois qu’un astronaute étranger intègre l’équipage chinois en orbite, marquant un tournant significatif dans la politique spatiale chinoise, jusqu’alors marquée par un certain isolement. Cette ouverture ciblée s’inscrit dans une volonté d’élargir les partenariats avec le monde en développement.
Sur le plan scientifique, cet accord représente une extension du programme spatial chinois, qui vise à renforcer la position de la Chine en tant que leader dans l’exploration spatiale internationale. Ce projet s’inscrit particulièrement dans la continuité de la construction et de la gestion indépendante de la station Tianong, après l’exclusion de la Chine de la Station spatiale internationale en raison des restrictions américaines.
La sélection et la formation de l’astronaute pakistanais devraient durer environ un an. Ce dernier bénéficiera d’un programme intensif de préparation en Chine, garantissant son aptitude à participer à la mission conjointe avec ses collègues chinois.
Une coopération spatiale au cœur d’un partenariat stratégique
Cette initiative spatiale s’inscrit dans un contexte politique renforçant l’alliance stratégique entre Pékin et Islamabad, qui s’étend à plusieurs domaines :
- Sécurité et défense
- Économie et infrastructures
- Technologies avancées et digitalisation
Le Corridor économique Chine-Pakistan, l’un des projets phares de l’initiative “Belt and Road”, illustre ce partenariat. La Chine y a investi massivement dans le développement de ports, routes et réseaux énergétiques, notamment au port stratégique de Gwadar. Des projets technologiques visent également à construire un écosystème économique numérique commun.
Dans ce cadre, la coopération spatiale est perçue comme une extension naturelle de cette dynamique globale. Le programme spatial chinois est utilisé comme un levier diplomatique pour renforcer son influence auprès de nombreux pays, en offrant une alternative scientifique et technologique à la domination occidentale traditionnelle dans le domaine spatial.
Pour le Pakistan, qui cherche à dynamiser son programme spatial encore limité, cette collaboration représente une opportunité exceptionnelle pour accroître sa visibilité internationale et participer activement à la communauté spatiale mondiale.
La diplomatie spatiale au cœur des enjeux géopolitiques
Plus largement, cette évolution s’inscrit dans une compétition croissante autour de la “diplomatie spatiale”. Les grandes puissances utilisent leurs programmes spatiaux pour :
- Renforcer les partenariats internationaux
- Construire des alliances stratégiques
- Étendre leur influence géopolitique au-delà de la Terre
Ce développement illustre comment l’espace devient un nouveau terrain d’affrontement et de coopération, où la science et la technologie jouent un rôle central dans la projection du pouvoir des nations.