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La huitième édition du festival Canneséries s’est clôturée le mardi 29 avril avec un palmarès largement dominé par la Norvège. Les deux séries norvégiennes en compétition, « A Better Man » et « Nepobaby », ont remporté quatre des cinq prix majeurs dans leur catégorie, confirmant une fois de plus le talent scandinave sur la scène internationale.
Une domination norvégienne sans partage
Face à une sélection internationale comprenant des séries belges, françaises, sud-coréennes, finlandaises et islandaises, les deux productions norvégiennes se sont distinguées lors de la cérémonie de clôture. Le jury, présidé par le compositeur américain Jeff Russo et composé notamment des comédiens français Louise Bourgoin et César Domboy, de l’actrice espagnole Lola Dueñas, ainsi que de la scénariste et productrice américaine Soo Hugh, a attribué le prix de la meilleure série à « A Better Man ».
« A Better Man » : une plongée dans la violence des réseaux sociaux
Coproduction entre la Norvège et la Lituanie, « A Better Man » explore le portrait d’un homme solitaire et misogyne qui consacre son temps à poster sous différents pseudonymes des commentaires haineux sur les réseaux sociaux. Sa cible principale est une humoriste féministe, qu’il menace de viol. Lorsque celle-ci diffuse sa vidéo à la télévision, il est démasqué et devient à son tour la proie de harceleurs.
Pour échapper à cette traque, il se déguise en femme en utilisant des vêtements de la boutique de sa mère, où il travaille. Cette métamorphose bouleverse sa perception du monde. Malgré la projection de seulement deux épisodes à Cannes, la série frappe fort par son traitement incisif de la violence contemporaine. La performance remarquable d’Anders Baasmo dans le rôle principal lui a valu le prix de la meilleure interprétation. « A Better Man » a également remporté le prix des lycéens.
« Nepobaby » : un drame familial teinté d’humour
« Nepobaby » suit une jeune femme issue d’un milieu modeste qui s’apprête à se marier. Lors de son enterrement de vie de jeune fille, elle apprend la mort de son père qu’elle n’a jamais connu. Héritier d’une riche dynastie norvégienne, cet homme laisse derrière lui un patrimoine important. Mais les enfants légitimes refusent d’accueillir cette demi-sœur.
Alternant avec habileté drame et comédie familiale, la série a été récompensée par le prix du meilleur scénario et un prix spécial d’interprétation pour l’ensemble de son casting. Parmi les acteurs, on retrouve des visages bien connus tels que Nicolai Cleve Broch (« Meurtres à Sandhamn ») et Henriette Steenstrup (« Ragnarök »).
Autres récompenses et distinctions du festival
Le prix de la meilleure musique a été attribué à la série sud-coréenne « S Line ». Cette œuvre originale met en scène une jeune femme capable de voir des lignes rouges connectant chaque individu à ses partenaires sexuels, un pouvoir qui la place dans des situations périlleuses.
La seule série française en compétition, « Malditos », attendue sur la plateforme Max à partir du 2 mai, n’a pas décroché de récompense. Dans la catégorie des séries courtes, c’est la production belge « Oh Otto ! » qui a été sacrée, avec un récit mettant en avant un héros cherchant sa place dans la communauté queer bruxelloise, notamment à travers des rencontres en ligne. Cette série a également reçu le prix des étudiants.
Du côté des documentaires, le prix est revenu à « The Agent – The Life and Lies of My Father », une autre production norvégienne. Réalisé par Didrik Hallstrøm, ce documentaire retrace la vie de son père Bjørn, producteur de télévision, qui lui avait affirmé à l’âge de 10 ans être un agent secret. Le film explore la véracité de ce souvenir d’enfance au fil d’un récit mêlant mensonges et révélations.
Enfin, le prix Europe 1 du Public, décerné à la meilleure série française après un vote des internautes, a été attribué à « La Fièvre », une fiction diffusée sur Canal +, saluée pour sa qualité et son impact.