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Un candidat ou une candidate de gauche pourrait accéder au second tour de l’élection présidentielle de 2027, à condition que cette candidature soit portée par une union de la gauche, avec ou sans La France insoumise (LFI). C’est ce que révèle un sondage Harris Interactive pour le magazine « Regards », publié le mercredi 30 avril. Selon cette enquête, 26 % des électeurs voteraient en faveur d’un tel candidat, le qualifiant ainsi pour le second tour. Ce score se situe 8 points derrière celui du Rassemblement national (34 %), mais 7 points devant le représentant actuel du camp présidentiel (19 %).
Un scénario favorable à la gauche unie
Si l’union de la gauche devait se faire sans la participation de La France Insoumise, la candidature issue de cette coalition plus restreinte pourrait néanmoins recueillir 20 % des intentions de vote. Dans ce cadre, le candidat insoumis, dont le nom de Jean-Luc Mélenchon n’a pas été cité directement par l’institut auprès des sondés, obtiendrait seulement 8 %, un score bien inférieur à ses résultats lors des trois précédentes présidentielles (11,1 % en 2012, 19,6 % en 2017 et 21,9 % en 2022). Le candidat du camp présidentiel atteindrait quant à lui 18 %, un niveau suffisant pour franchir le premier tour selon cette étude menée auprès de 1 189 personnes, ce qui n’est plus arrivé à la gauche depuis 2012.
En revanche, si le Parti socialiste et Place publique, le mouvement de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, présentent chacun un candidat, les voix de gauche se répartiraient entre une union avec LFI (16 % d’intentions de vote) et les socialistes et Glucksmann (13 %). Dans ce cas, le second tour opposerait l’extrême droite au centre droit.
Clémentine Autain se positionne
Ce sondage renforce les arguments des partisans d’une gauche unie : huit personnes sondées sur dix se déclarent favorables à un candidat commun rassemblant l’ensemble de la gauche. Marine Tondelier, récemment réélue à la tête des Écologistes, a mis en avant ce chiffre comme une preuve de la stratégie qu’elle souhaite défendre dans les prochains mois : « Notre électorat le demande, alors qu’est-ce qu’on attend ? », a-t-elle lancé aux autres formations de gauche.
Lors du congrès de son parti à Pantin, la dirigeante écologiste s’était engagée à respecter la promesse du Nouveau Front populaire (NFP) constituée durant l’été dernier. Lucie Castets, ancienne candidate commune du NFP pour Matignon, a également insisté : « Ensemble, nous sommes le seul rempart à l’extrême droite ! Il nous reste deux ans, et pas une minute à perdre. »
Clémentine Autain a, pour sa part, annoncé sa candidature dès ce mercredi 30 avril, à condition qu’une démarche commune à gauche soit engagée : « Je serai sans doute candidate pour représenter l’ensemble de la gauche et les écologistes », a-t-elle déclaré au micro d’Ici Drôme Ardèche.
La fracture avec La France Insoumise?
Du côté du Parti socialiste, on ne compte plus sur une alliance avec La France Insoumise pour construire cette union. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a déclaré sur France Inter croire en « un rassemblement de Ruffin à Glucksmann » et s’est félicité des résultats du sondage qui, selon lui, démontrent qu’une « gauche rassemblée est en mesure d’être au second tour et de battre l’extrême droite ».
Cependant, Olivier Faure estime que « les insoumis se sont exclus d’eux-mêmes » de l’union de la gauche ces derniers mois. Cette déclaration a provoqué la réaction de Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, qui a répondu sur X : « Olivier Faure fait mine de plaider l’union, mais il excommunie la force de gauche la plus importante. Il faut une gauche fidèle à ses convictions et sincère dans ses choix stratégiques pour mobiliser le peuple et pour gagner. »
La bataille des chiffres a donc commencé à gauche, dans la perspective de la présidentielle 2027.