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Nicolas Bedos publie un ouvrage introspectif intitulé La Soif de honte, dans lequel il se confie avec gravité sur ses agressions sexuelles et son passé marqué par l’alcoolisme et des blessures profondes. Disponible en librairie depuis le 7 mai aux éditions de l’Observatoire, ce livre de 300 pages prend la forme d’un dialogue intime avec lui-même et d’autres personnages, dévoilant ainsi les raisons qui ont conduit l’acteur et scénariste à être condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, en octobre 2023.
Un mea culpa douloureux
Nicolas Bedos, récompensé d’un César en 2020 pour La Belle Époque, revient sur les faits qui ont déclenché sa condamnation pour agressions sexuelles. Deux plaignantes l’accusaient de gestes déplacés lors de plusieurs nuits alcoolisées en 2023. L’une d’elles a rapporté qu’il lui avait tendu la main vers le sexe, par-dessus son jean, tandis qu’une autre a décrit un comportement d’ivresse consistant à l’embrasser dans le cou et la serrer par la taille.
Pour des faits de harcèlement sexuel datant de 2018, Nicolas Bedos a cependant été relaxé au bénéfice du doute. Lors de son audience, il avait nié être un agresseur sexuel, évoquant un « black-out » lié à son alcoolisme et une « amabilité lourde » lorsqu’il était ivre.
« C’est l’histoire d’un connard »
Au-delà de sa condamnation, l’artiste explore dans son livre comment son comportement a pu blesser les femmes rencontrées tout au long de sa vie. « J’ai longtemps fait preuve d’égoïsme et de lâcheté […] Ce qui compte, c’est que j’ai fait du mal. Le plus souvent, sans le vouloir, mais je l’ai fait », confesse-t-il.
Dans une interview publiée simultanément, il reconnaît avoir commis plus d’erreurs que d’autres hommes de sa génération, tout en assumant cette réalité sans fard. L’ouvrage s’intitule d’ailleurs « C’est l’histoire d’un connard », un titre choisi pour refléter cette prise de conscience brutale.
Des blessures personnelles révélées
Parmi ses révélations, Nicolas Bedos évoque un viol qu’il aurait subi dans sa jeunesse, perpétré par une personne très admirée à l’époque, dont la vie a tragiquement sombré par la suite. Il souligne qu’il n’a jamais envisagé de porter plainte contre cet individu, ni utilisé ce traumatisme comme excuse dans son propre parcours.
L’acteur et réalisateur de 46 ans insiste : « Je suis très clair, je ne m’en sers pas comme d’un bouclier » afin de justifier ses actes.
Anticiper la critique et transmettre un message
Nicolas Bedos anticipe les critiques qui pourraient lui être adressées. Dans son livre, un personnage le sermonne en lui disant que des médias comme Mediapart ou Libération pourraient interpréter son récit comme un plaidoyer déguisé, une tentative de réhabilitation ou une volonté de se présenter en victime.
Récemment devenu père d’une petite fille, il affirme que son objectif premier est de transmettre un message sincère : « Que je n’ai pas toujours été un type bien, mais que je suis un père qui se répare. Que je n’ai pas fui. Que je n’ai pas nié. Que je n’ai pas fait semblant de n’être qu’un homme malchanceux pris dans un engrenage. »
Fin janvier, il avait renoncé à faire appel de sa condamnation, estimant que cela ne lui aurait apporté ni paix ni nuance.