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Seize pays de l’Union européenne ont officiellement demandé une exemption temporaire aux règles budgétaires strictes afin d’augmenter leurs investissements dans la défense, dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques et la nécessité de renforcer la sécurité continentale.
Un avion Rafale français sur le tarmac d’une base militaire croate près de Zagreb lors de l’exercice conjoint Pegase 25, le 29 avril 2025. La Croatie figure parmi les seize pays sollicitant l’exemption budgétaire pour renforcer leurs dépenses militaires.
Demande collective pour une exemption budgétaire en défense
Le 30 avril, l’Union européenne a annoncé que seize États membres souhaitent bénéficier d’une clause d’exemption aux règles de stabilité budgétaire pour accroître leurs dépenses militaires sans être limités par les contraintes habituelles sur les déficits et la dette publics. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un « livre blanc de la défense » présenté par la Commission européenne, qui propose aux pays de consacrer jusqu’à 1,5 % de leur produit intérieur brut (PIB) pendant une durée de quatre ans à l’effort militaire.
Les pays concernés sont la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, la Croatie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande. Cette coalition vise à renforcer significativement la capacité de défense européenne face aux menaces actuelles, comme la pression exercée par la Russie, et à anticiper un possible retrait partiel des États-Unis du continent.
Un enjeu financier majeur pour le réarmement du continent
Selon la Commission européenne, douze États ont déjà formellement demandé l’activation de cette clause d’exemption, tandis que quatre autres se sont engagés à le faire prochainement. L’objectif est de mobiliser jusqu’à 650 milliards d’euros d’ici à 2030 pour financer le réarmement de l’Europe. Ces estimations illustrent l’importance et l’urgence accordées à la sécurité collective.
Malgré cet élan, certains pays de poids comme la France, l’Espagne et l’Italie n’ont pas encore exprimé de demande officielle, même s’ils prévoient d’augmenter leurs budgets militaires dans les prochaines années.
Une progression des dépenses militaires insuffisante
Les dépenses militaires cumulées des vingt-sept États membres ont déjà augmenté de plus de 31 % depuis 2021, atteignant 326 milliards d’euros en 2024. Cependant, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a souligné en mars que cette progression, bien que positive, demeure insuffisante pour répondre aux défis sécuritaires actuels.
Le commissaire européen à l’économie, Valdis Dombrovskis, a déclaré que la Commission restait ouverte à d’autres demandes d’exemption budgétaire, témoignant d’une volonté d’adapter les règles financières européennes aux exigences de la défense.