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Un vaccin contre le zona pourrait représenter une avancée majeure dans la prévention de la maladie d’Alzheimer. Cette hypothèse se fonde sur une étude récente menée par l’épidémiologiste Pascal Geldsetzer, de l’université de Stanford, qui examine le lien entre infection virale et troubles cognitifs.
Une campagne vaccinale atypique au Pays de Galles en 2013
Le 1er septembre 2013 marque le lancement d’une campagne vaccinale particulière au Pays de Galles. Le gouvernement décide alors que toutes les personnes âgées de moins de 79 ans à cette date sont éligibles à la vaccination contre le zona. En revanche, les individus âgés de 80 ans et plus sont exclus de ce programme.
Cette décision crée une frontière nette entre vaccinés et non vaccinés, offrant aux chercheurs un cadre quasi idéal pour analyser les effets du vaccin sur une large population âgée.
Une étude basée sur plus de 280 000 personnes
Grâce à cette politique, l’épidémiologiste Pascal Geldsetzer a pu étudier la santé de plus de 280 000 individus âgés de 71 à 88 ans au 1er septembre 2013. Dans ce groupe homogène, la seule différence notable entre les participants réside dans leur âge par rapport à la date clé, ce qui détermine leur éligibilité au vaccin.
Cette situation exceptionnelle permet d’approcher les conditions d’un essai clinique idéal, sans les biais de sélection habituels dans les grandes études vaccinales.
Une vaccination bien suivie malgré les réticences fréquentes
Contrairement à certains pays où la vaccination rencontre des difficultés, cette campagne a été largement suivie. Le taux de vaccination est passé brutalement de 0 à 50 % autour de la limite d’âge des 80 ans.
Pascal Geldsetzer a ainsi pu comparer deux groupes bien distincts : ceux qui ont été vaccinés contre le zona et ceux qui ne l’ont pas été, afin de vérifier les effets sur la survenue du zona et, plus surprenant, sur les troubles cognitifs liés à l’âge.
Le vaccin contre le zona réduit le risque de troubles cognitifs
Les résultats sont probants. Le vaccin a bien protégé les personnes vaccinées contre le zona, une réactivation du virus de la varicelle resté latent dans les ganglions nerveux. Mais surtout, l’étude révèle une diminution de 20 % du risque de troubles neurocognitifs majeurs sur une période de sept ans chez les vaccinés.
Ce chiffre est considérable et suggère que la vaccination contre le zona pourrait être l’un des moyens les plus efficaces actuellement connus pour réduire le risque de maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer.
Un espoir pour mieux comprendre la prévention de la maladie d’Alzheimer
La recherche se poursuit pour comprendre les mécanismes de cette protection. Deux hypothèses principales sont envisagées :
- La prévention directe de l’épisode de zona, évitant ainsi un déclencheur possible des troubles cognitifs.
- Une stimulation du système immunitaire par le vaccin qui pourrait renforcer la défense contre le déclin cognitif.
Il est probable que ces deux facteurs contribuent conjointement à cette neuroprotection, ouvrant une nouvelle voie prometteuse dans la prévention de la maladie d’Alzheimer.