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Dora Formica cultive l’art du dessin depuis sa plus tendre enfance, lorsque tailler ses crayons était une habitude quotidienne. Illustratrice reconnue, elle a su imposer une liberté graphique singulière et un usage vibrant de la couleur dans ses œuvres, notamment à travers ses livres qui mêlent voyage et émotion. Aujourd’hui, elle se confronte aux enjeux contemporains de l’intelligence artificielle dans le domaine artistique, au cœur de son exposition et de son dernier ouvrage présentés au festival de bande dessinée BDFIL à Lausanne.
Un parcours artistique profondément enraciné
Dora Formica a appris son métier sous l’œil attentif de son père, Marc Taraskoff, un illustrateur de renom décédé en 2015. Ce dernier avait laissé une empreinte forte dans le paysage éditorial français, avec plusieurs centaines de couvertures de romans, des portraits pour Le Monde, ainsi que des affiches de jazz et des timbres. Bien que vivant respectivement à Paris et à Lausanne, père et fille ont maintenu un lien artistique fort, échangeant à travers leurs dessins comme dans une conversation perpétuelle.
Des œuvres marquées par le voyage et la liberté graphique
Le premier livre de Dora, Curry, kiwis et caïpirinha (éditions Hélice Hélas), raconte un road-trip autour du monde, esquissé par des croquis empreints d’une grande liberté dans la composition et d’une palette colorée pleine de vie. Son œuvre récente, Petite Main et Grande Main (Helvetiq), évoque quant à elle des voyages en famille, poursuivant cette exploration sensible du monde et des liens humains.
Une exposition et un nouveau livre au festival BDFIL
Dans le cadre du festival BDFIL qui se déroule à Lausanne du 5 au 18 mai, Dora Formica bénéficie d’une carte blanche exceptionnelle. Elle y présente une exposition inédite ainsi qu’un nouveau livre intitulé Certifié humain. Cette œuvre interpelle sur les menaces que fait peser l’intelligence artificielle sur la créativité artistique.
L’impact de l’intelligence artificielle sur l’art selon Dora Formica
Face à l’essor de l’intelligence artificielle, Dora Formica perçoit un danger réel pour la vie artistique, qu’elle considère comme une source d’élans et d’imprévus, difficilement reproductible par des algorithmes. Pour l’illustratrice, la créativité est un mouvement vivant, insaisissable, qui ne peut être réduit à des instructions ou « prompts ». Son engagement artistique s’inscrit ainsi dans une défense passionnée de l’authenticité et de la singularité du geste humain face à la technologie.