L’exposition « Hélène Delprat Écoutez ! C’est l’éclipse » présentée à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, offre une plongée fascinante dans l’univers singulier et foisonnant de cette artiste hors norme.
Vue de l’exposition « Hélène Delprat Écoutez ! C’est l’éclipse », à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence. © Vincent Toussaint et Thérèse Verrat pour la Fondation Maeght – Courtesy Hélène Delprat, Galerie Christophe Gaillard & Galerie Hauser and Wirth
Un monde pictural vivant et littéraire
Hélène Delprat, peintre et créatrice nourrie de références littéraires, déteste l’ennui et rejette les conventions. À travers ses œuvres exposées à la Fondation Maeght, elle fait preuve d’une vitalité rare, mêlant littérature et images dans un univers constant d’évasion. Dès son plus jeune âge, elle se plongeait dans des lectures passionnées, citant Émile Zola ou Hermann Hesse qui ont marqué son imaginaire. Ses actes, comme elle le décrit, s’attachent à elle « comme sa lueur au phosphore », symbolisant à la fois leur pouvoir consumant et leur éclat singulier.
Son travail témoigne d’une quête pour fuir la condition humaine, et s’incarne dans une attitude punk, farouche et rieuse. Cette énergie se ressent dans ses grands formats, véritables rébus ténébreux où chaque détail invite à une lecture décalée et stimulante.
Une esthétique décalée et engagée
L’exposition s’ouvre sur une sculpture dada, reflet de son humour corrosif et de sa capacité à se moquer d’elle-même tout en gardant une élégance singulière. Son style s’inscrit entre le surréalisme de Claude Cahun et la poésie d’Hugo, mêlant l’androgyne et le mystère pour créer un univers esthétique unique.
Chaque pièce révèle ainsi une tension entre la farce et la profondeur, où l’improbable se pare de sens et où la peinture devient un espace d’interrogation et de subversion.