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Un militant ougandais présenté au tribunal dans un état inquiétant
Eddie Mutwe, militant de l’opposition ougandaise et garde du corps principal de Bobi Wine, figure majeure de l’opposition, est apparu récemment devant un tribunal dans un état de santé préoccupant. Selon le ministre de la Justice, Norbert Mao, Mutwe présentait des signes visibles de torture.
Disparu depuis le 27 avril, il aurait été enlevé près de la capitale Kampala par des hommes armés, selon le parti de Bobi Wine, la Plateforme de l’Unité Nationale (NUP).
Déclarations du chef militaire sur la détention et la torture
Muhoozi Kainerugaba, chef des forces de défense et fils aîné du président Yoweri Museveni, a récemment reconnu détenir Eddie Mutwe. Sur le réseau social X, il a affirmé avoir capturé Mutwe « comme une sauterelle » et l’utiliser « comme un sac de frappe ».
Il a également évoqué des actes de violence à son encontre, notamment des coups et le rasage de sa tête, avertissant que toute provocation de l’opposition serait sévèrement réprimée.
Accusations de vol et détention contestée
Mutwe a été présenté lundi devant un tribunal où il a été placé en détention provisoire pour des accusations de vol. Son avocat, Magellan Kazibwe, a déclaré que son client avait subi des tortures quotidiennes, y compris des électrocutions, durant sa détention.
Le ministre de la Justice a dénoncé la présentation devant la justice de suspects détenus illégalement et torturés, qualifiant cela d’abus des procédures judiciaires.
Répression accrue contre l’opposition
Cette affaire intervient dans un contexte de répression renforcée contre l’opposition en Ouganda, alors que Bobi Wine prépare une campagne de « vote de protestation » avant les élections générales prévues en janvier.
Vendredi dernier, les forces de sécurité ont mené une perquisition et mis sous surveillance le siège du parti de Bobi Wine, qui a également condamné l’enlèvement d’Eddie Mutwe, dénonçant une situation de désordre et d’atteinte à l’état de droit dans le pays.
Un climat politique tendu et des critiques internationales
Muhoozi Kainerugaba, perçu comme le successeur potentiel de son père, le président Museveni, est connu pour ses propos virulents sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à menacer Bobi Wine.
Le gouvernement ougandais fait face à des critiques internationales concernant l’enlèvement et la détention de figures de l’opposition, comme l’a été Kizza Besigye, arrêté au Kenya et ramené de force en Ouganda pour faire face à des accusations de trahison.
Malgré ces accusations, le président Museveni, au pouvoir depuis 1986, nie toute violation des droits humains.
Appels à la justice et à la libération
La Société Ougandaise du Droit a qualifié l’enlèvement de Mutwe de symptôme d’une campagne systématique visant à réduire au silence les dissidents et à écraser les aspirations des jeunes à la liberté.
Par ailleurs, la Commission des Droits de l’Homme ougandaise, chargée de surveiller les abus et la situation des droits humains, a ordonné vendredi la libération immédiate de Mutwe.